Quelle commune taxe le moins dans le canton de Fribourg?
Greng impose trois fois moins le revenu que Jaun. Entre lac et montagne, les impôts communaux varient du simple au triple dans le canton.

Où se trouve votre paradis fiscal fribourgeois? Chaque commune fixe elle-même son taux d’imposition sur le revenu, votre contribution peut donc afficher des différences importantes selon votre lieu de domicile.
Il faut résider à Greng, au bord du lac de Morat, pour bénéficier de l’impôt le plus léger: 32 centimes à verser à la commune pour chaque franc payé au Canton. Sévaz et Delley-Portalban, dans la Broye, se classent respectivement en deuxième et troisième place, autour de 50 centimes. La moyenne cantonale se situe, elle, à 80 centimes environ.
"Nous avons quelques très bons contribuables dans la commune. Sur une petite commune, cela représente vite une grosse différence au niveau des rentrées fiscales", justifie Nicolas Berset, syndic de Ferpicloz. Son village affiche lui aussi un impôt léger sur le revenu, à 55 centimes. Ailleurs, la présence d’entreprises peut aussi contribuer à alléger la facture des résidents. Comment conserver ses citoyens aisés une fois installés?
Porte-monnaie plus léger dans les Préalpes
La note est plus salée dans les régions montagneuses du canton. Jaun détient le record de taxation fribourgeois, avec 1 franc d’impôt pour chaque franc versé à l’État. Dans la vallée voisine, Haut-Intyamon taxe à 97 centimes. Avec un territoire de 60 km² et 5 villages à relier, le réseau d’infrastructures (routes, eaux usées et eau potable) à entretenir est étendu et donc coûteux. Sans contribuable aisé installé dans la commune, la facture se répercute sur les impôts des habitants.
Cette situation rend la gestion des finances communales périlleuse et oblige à renoncer à de nombreux projets, selon son syndic, Boris Fringeli. "Maintenant, il est clair que l’on n'investit plus", regrette l’élu. "Nous n’avons, par exemple, pas les moyens d’entretenir nos routes comme elles mériteraient de l’être", sans toutefois compromettre la sécurité des automobilistes, rassure-t-il.
Un autre impôt à prendre en compte
Dans la Glâne, Billens-Hennens se classe aussi parmi les communes qui taxent le plus le revenu (95 centimes). Mais son syndic, Florian Dubail, tient à apporter une nuance: "Si l’on tient compte de l’impôt sur le revenu et de la contribution immobilière, nous ne sommes plus vraiment les derniers." Cette deuxième taxe est payée par les entreprises et les propriétaires sur la valeur de leurs bâtiments. Selon les calculs de l’élu, si sa commune augmentait sa taxe immobilière de 1 à 3 pour mille, elle pourrait réduire son impôt sur le revenu de 95 à 83 centimes pour des recettes constantes.
Mais augmenter la contribution immobilière est impensable à Billens-Hennens, selon son syndic.