La période yéyé résonne à Nuithonie

En cette fin de semaine, La compagnie des Citrons Sonnés plonge le public en 1960. Interview de Fabienne Barras, sa fondatrice.

De Elvis à Johnny, le spectacle revient sur le folklore du début des années soixante. © La Télé

La Télé: Votre spectacle "Sur un air de yéyé", qui se joue jusqu'à dimanche, traite du courant musical éponyme ayant émergé au début des années 1960. Pourquoi avoir choisi cette thématique?

Fabienne Barras: D'une part, car c'est une période qui me parle. Je pense qu'il y a un besoin de légèreté qui revient ponctuellement dans les générations. Au travers de ce besoin d'adolescent de s'émanciper, il y a cette envie de profiter de la jeunesse. D'autre part, il y a une rétrospective des courants musicaux, en commençant par le swing puis du Boris Vian. Les années 60 suivent un peu la ligne.

Le spectacle que vous réalisez se qualifie plutôt de "théâtre musical".

Oui. C'est avant tout un mélange de musique et de théâtre. Il ne s'agit pas d'une comédie musicale en soi. Concernant l'histoire, on voulait l'aborder par le prisme des adolescents. C'est-à-dire que nous n'étions pas forcément intéressés de parler de la vie des idoles ou des vedettes, mais davantage du ressenti des jeunes de cette époque, notamment, car l'adolescence est une thématique qui parle à tout le monde. Chacun peut se retrouver dans le fait d'être admiratif d'un chanteur ou d'une chanteuse.

Dans votre œuvre, vous faites référence à l'émission phare des années 60 "Salut les copains". Vous évoquez également le concert gratuit sur la place de la Nation en 1963. Y a-t-il eu des recherches historiques à faire pour composer ce spectacle?

Tout à fait. On s'est énormément inspiré d'archives de la Radio Télévision Suisse (RTS) ou, pour la France, de L'Institut national audiovisuel (INA). Une émission comme "Salut les Copains" joue un rôle essentiel, car c'est l'émission qui a permis de créer le mouvement "Yéyé". À la suite de la fameuse "Nuit de la Nation", le sociologue Edgar Morin a inventé ce terme qui définissait le style de musique où l'on chantait "yéyé" à la fin de chaque chanson.

"Sur un air de yéyé" correspond à la troisième création de La Compagnie des Citrons Sonnés, qui a été fondée en 2019. Qu'est-ce qui vous motive dans cette entreprise?

J'avais tout d'abord envie de créer mes propres projets. De plus, j'aime créer avec des gens, donc tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant était issu d'un travail collectif. J'ai besoin d'être en interaction avec les gens et d'avoir leurs idées. De plus, il y a une ligne générale à la compagnie qui est de réaliser des spectacles à la fois théâtral et musical, et j'adore ça. Je fais également des spectacles jeune public, donc on passe pas mal dans les écoles.

Est-ce un rêve éveillé d'avoir sa propre compagnie?

Oui, car cela permet de promouvoir ses projets, d'aborder des thématiques qu'on a envie et de développer ses idées. De plus, c'est aussi l'occasion de se donner du travail et de partager des moments forts.

Cette dernière a vu le jour une année avant la période covid, ça n'a pas été trop dur?

Non, au contraire. La compagnie a profité de cette période pour lancer des projets. C'était de l'ordre du besoin. On a créé en été, dans des endroits un peu particuliers, comme dans un cabanon. L'esprit de la compagnie est d'offrir un théâtre populaire et accessible à tous. Ça me tient à cœur que chacun ait accès à cet art.

Alors que le spectacle se déroule jusqu'à dimanche, êtes-vous déjà un peu nostalgique?

Un petit peu oui. On a une super équipe, entre les musiciens et les comédiens, tels que Jonas Marmy ou Stella Giuliani qui ont créé avec moi toute la structure du scénario. On vit des moments assez émouvants.

"Sur un air de yéyé" est joué tous les soirs de jeudi à dimanche à petite salle de Nuithonie, à Villars-sur-Glâne. Les séances du week-end sont cependant déjà complètes. Retrouvez plus d'infos en cliquant ici.

La Télé - Gaël Longchamp / Adaptation web: Théo Charrière
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