Suppléments de vitamines en hiver: sont-ils vraiment utiles?
Pour "booster" votre immunité cet hiver, les pilules ne sont pas la solution miracle, avertit un diététicien.

À l'approche de l'hiver, les rayons des pharmacies et des supermarchés se remplissent de promesses vitaminées pour "booster" l'immunité. Mais cette ruée vers les pilules est-elle justifiée ?
Pour Aurélien Clerc, diététicien à l'Hôpital fribourgeois, la réponse est nuancée. Le Fribourgeois fait une différence entre la complémentation, c'est-à-dire lorsqu'il y a des carences et que l'on souhaite atteindre nos besoins quotidiens, et la supplémentation, où l'on cherche à avoir des dosages supérieurs, ce qui est généralement le cas au sein de la population.
Si l'on prend l'exemple de la vitamine C, souvent mise en avant pour renforcer le système immunitaire, cette supplémentation est "superflue", selon lui. "D'un point de vue scientifique, par rapport aux maladies de l'hiver, elle a démontré des bénéfices très légers", précise-t-il. "Quand on mange des fruits et des légumes, on ne mange pas que des vitamines." Eau, fibres, sels minéraux: les compléments alimentaires "ne peuvent pas combler un manque de fruits et de légumes".
Alors, que faire pour se protéger des maux de l'hiver? Les solutions les plus efficaces ne se trouvent pas dans une boîte de suppléments, insiste Aurélien Clerc. Les piliers d'une bonne immunité sont bien connus: avoir une alimentation équilibrée, un bon sommeil, ne pas trop consommer d'alcool et faire du sport de manière régulière.
Le cas de la vitamine D
Un nutriment échappe tout de même à cette règle: la vitamine D. Sa particularité est d'être principalement synthétisée par le corps en s'exposant au soleil, plus précisément aux UVB. Mais durant les mois d'hiver, les rayons de notre étoile ne sont plus assez directs pour favoriser cette synthèse. Conséquence: environ 60% de la population suisse n'est donc pas suffisamment approvisionnée en vitamine D pendant cette période, selon l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires.
"La nourriture apporte un petit peu de vitamine D, mais il y a peu d'aliments qui en ont", détaille Aurélien Clerc. "Ce sont surtout les poissons gras ou encore les produits laitiers." Pour lui, une supplémentation en vitamine D peut donc être judicieuse pour certains groupes de la population, notamment les nouveau-nés et les personnes âgées, qui sortent moins, les femmes enceintes, mais aussi celles et ceux qui ont une alimentation végétarienne et végétalienne.