Pierre-André Page: "Nous sommes là pour la population"

Le conseiller national UDC fribourgeois se prépare à la présidence de la Chambre basse. Rencontre avec le futur Premier citoyen du pays.

Le conseiller national Pierre-André Page, UDC-FR, pose pour un portrait lors de la session d'automne des Chambres fédérales, le mercredi 24 septembre 2025. © KEYSTONE/Alessandro della Valle

On parlera français en 2026 au perchoir de l’Assemblée fédérale à Berne. L’agriculteur UDC fribourgeois de 65 ans Pierre-André Page sera élu président du Conseil national à l’ouverture de la session d’hiver du parlement, le 1er décembre.

Hasard des tournus, un autre UDC romand sera lui aussi président en 2026: Guy Parmelin sera président de la Confédération pour la 2e fois.

Pierre-André Page a accordé un entretien à notre correspondant parlementaire Serge Jubin. 

RadioFr: Présider la Chambre, est-ce une pression pour vous ?

Didier Page: Oui, cela met une certaine pression: il faut gérer le Conseil national et répondre aux attentes des parlementaires. Devant 200 personnes, il faut être sûr de soi et assurer le bon fonctionnement de l’Assemblée. Je me prépare et je peux compter sur le soutien du service du Parlement.

Quel type de président serez-vous; plutôt strict ou plutôt souple?

C'est difficile à dire, cela dépendra de l’Assemblée. Si les temps de parole et la discipline sont respectés, tout ira bien. Sinon, je n’hésiterai pas à sonner la cloche. Lorsque j’ai remplacé la présidente, j’ai vu qu’ils écoutent généralement bien, même s’ils peuvent parfois être un peu dissipés.

Aurez-vous une formule pour obtenir le silence?

J’ai remarqué qu’en parlant doucement, les députés tendent l’oreille. Le secrétaire m’a dit qu’il y avait moins de bruit quand je préside. Peut-être que le français, moins habituel à la présidence, les rend plus attentifs.

Vous limiterez-vous à présider les séances ou irez-vous aussi à la rencontre de la population?

J’irai volontiers à la rencontre de la population. Plusieurs associations et communes m’ont déjà invité, notamment pour le 550e anniversaire de la bataille de Morat. Je pense que la population fribourgeoise est fière d’avoir à nouveau un président du Conseil national issu du canton.

Est-ce que vous aurez un message à transmettre?

Il faut rappeler à la population que nous sommes leurs représentants: nous sommes là pour eux et pour porter leurs messages. Lors des visites, quand on me demande ce que je fais, je réponds : "Je vous représente; donnez-moi vos propositions et je les transmettrai." Il faut mieux diffuser ce message, car certains pensent qu’à Berne nous faisons ce que nous voulons, alors que non, nous faisons ce que veut la population.

Guy Parmelin, président de la Confédération, sera aussi président UDC romand. Avez-vous déjà coordonné vos agendas pour des événements communs?

J’en ai parlé avec Guy Parmelin. Les invitations arrivent souvent à la dernière minute, donc on ne peut pas vraiment planifier. Mais je me réjouis de participer à un événement avec lui si l’occasion se présente.

Le fait d’avoir deux présidents UDC romands, c’est un hasard ?

Oui, c’est un hasard. Mais l’UDC s’est bien développée en Suisse romande, et l’augmentation de nos représentants a sans doute favorisé cette situation.

Est-ce que vous vous dites que vous pourriez succéder à Guy Parmelin au Conseil Fédéral?

On me pose souvent la question, mais je ne pense pas lui succéder: il n’a pas encore terminé son mandat et je suis un peu âgé. Nous avons de jeunes UDCs motivés pour prendre la relève. J’ai fait ma part pour développer le parti, et avec ma troisième législature, je pense avoir accompli mon travail.

Vous devrez présider le débat sur le paquet d’accords avec l’Union européenne l’année prochaine. Craignez-vous ce dossier, qui s’annonce chaud ?

C’est effectivement le dossier majeur de la législature. Nous préparons l’organisation des débats, mais je n’ai pas de crainte : il s’agit surtout de bien gérer les discussions et de trouver la meilleure manière de traiter les différents volets, ce que nous réglons actuellement.

RadioFr. - Serge Jubin, correspondant parlementaire / Adaptation web: Jessica Cherbuin
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