De l'hôtel au cuisinier: pas simple d'accueillir les équipes
Nicolas Marbach, responsable du site de Fribourg pour le Mondial 2026 de hockey, nous dévoile les dessous d’une telle organisation.

Le Mondial de hockey commence le 15 mai prochain, à Zurich, mais aussi à Fribourg. Pour l’occasion, nous avons décidé de vous faire découvrir les dessous l'organisation d’un tel événement. Après la billetterie et les infrastructures, nous abordons le sujet de l'accueil des équipes avec le responsable du site fribourgeois pour cette compétition, Nicolas Marbach.
Radio Fribourg: Huit équipes vont débarquer à Fribourg en mai prochain: le Canada, la Suède, la Tchéquie, le Danemark, la Slovaquie, la Norvège, la Slovénie et l’Italie. Comment s’est passée la répartition entre Fribourg et Zurich au niveau des équipes? Vous avez eu votre mot à dire?
Nicolas Marbach: Oui, on a eu notre mot à dire, mais on n’a pas pu choisir librement, on n’a pas eu carte blanche. En fait, on attendait la fin des Championnats du monde 2025, à Stockholm et Herning, pour recevoir le classement mondial définitif. À partir de là, la répartition se fait comme un snake draft. Dans le groupe A, il y a le numéro un mondial. Ensuite, dans le groupe B, les numéros deux et trois. Puis à nouveau dans le groupe A, les quatre et cinq, et ainsi de suite jusqu’à ce que les seize équipes soient réparties dans les deux groupes.
Ensuite, en tant que comité d’organisation, on a un premier choix: décider quel groupe joue où. Et puis on a un deuxième choix, une sorte de joker, qui permet d’échanger deux équipes entre le groupe A et le groupe B. Mais ça doit rester cohérent, on ne peut pas échanger le Canada avec la Grande-Bretagne. Ce que nous avons fait, c’est échanger le Canada avec les États-Unis. Les États-Unis étaient premiers au classement mondial, la Suisse deuxième et le Canada troisième. Grâce à cet échange, on a pu avoir un groupe avec le Canada à Fribourg.
Concernant la Suisse, c’était déjà définitif à Zurich?
Oui, parce que nous fonctionnons beaucoup avec la vente des billets. À Zurich, on aura environ 3000 places de plus qu’à Fribourg. Comme on vend les billets en packs journaliers, ça ne fait pas seulement sept matchs de la Suisse, mais aussi dix autres matchs à guichet fermé.
Au total, ça fait dix-sept matchs avec 3000 places supplémentaires, ce qui représente un montant important dans le budget. On aurait aimé faire jouer la Suisse à Fribourg pour un match, mais ce n’est pas possible. Le code événementiel et le code sportif de l’IIHF (Fédération internationale de hockey sur glace) précisent clairement que les équipes jouent dans un seul groupe et toujours au même endroit.
On aurait aimé faire jouer la Suisse à Fribourg pour un match, mais ce n’est pas possible.
Parlons de l’accueil des équipes. Huit équipes viennent à Fribourg. Comment se passe leur arrivée?
Il y a un planning qui est établi. Les équipes nous disent par exemple qu’elles arrivent à l’aéroport de Genève ou de Zurich avec tel vol. Ensuite, c’est à nous d’organiser les bus, les cars et les camions pour le transport de tout l’équipement.
Certaines équipes arrivent aussi directement en bus. Elles sont ensuite amenées à l’hôtel, puis à la patinoire avec le matériel. À partir du moment où elles arrivent en Suisse, on prend tout en charge: logement, nourriture et transports. Tout est organisé et payé par le comité d’organisation.
Au niveau des hôtels, comment ça se passe?
On a toujours eu une approche locale. On voulait trouver des emplacements proches et sur le territoire fribourgeois. On a donc établi une liste d’hôtels capables d’accueillir un tel nombre de personnes (nldr: une cinquantaine de personnes par équipe) que l’on a transmise à l’IIHF. Des représentants de l’IIHF sont ensuite venus sur place visiter les hôtels. Ce sont eux qui ont validé ou retiré certains établissements, ce qui a abouti à une shortlist. Cette liste a ensuite été proposée aux équipes.
Mais ce sont les équipes qui décident finalement où elles veulent loger. On leur a fait visiter beaucoup d’hôtels. Les six premières équipes, toutes sauf la Slovénie et l’Italie, sont venues sur place pour voir les vestiaires et les hôtels. Elles ont ensuite choisi de loger à Fribourg ou ailleurs (nldr: au final six équipes logeront dans le canton de Berne et deux dans celui de Fribourg).
Avez-vous eu des demandes spéciales, que ce soit pour les hôtels, la nourriture ou les infrastructures?
Ce qui m’a surpris, par exemple, c’est que les Tchèques viennent avec leur propre cuisinier. Il travaille avec l’hôtel, planifie les menus, contrôle les marchandises et participe à la cuisine. Je trouve ça assez sympa.
Huit équipes arrivent à Fribourg, comment se fait la répartition des vestiaires?
On a pris tous les locaux à disposition et on a fait un grand puzzle. On a défini huit emplacements, puis les équipes sont venues sur place. Le Canada, en tant que numéro un du groupe, a pu choisir en premier et a opté pour le vestiaire de la première équipe.
Je crois que c’est déjà bien que le Canada soit dans le vestiaire de Gottéron.
Certaines équipes sont-elles réputées pour être plus exigeantes que d’autres?
(Il rit.) Je crois que c’est déjà bien que le Canada soit dans le vestiaire de Gottéron. Leur donner le meilleur vestiaire, c’est un bon début. Plus sérieusement, ça dépend beaucoup du management et du head coach. Les joueurs, eux, veulent surtout jouer et prendre du plaisir. Ce sont plutôt les représentants des équipes qui peuvent être plus exigeants, parce que c’est aussi leur rôle. Selon le classement mondial, certaines équipes comme le Canada ou la Suède obtiennent parfois un peu plus facilement certaines choses.



