Les communes du canton de Fribourg sont en crise

Alors que 2025 arrive à son terme, les communes présentent leur budget 2026. Un constat inquiète: il y a de plus en plus de déficits.

Les budgets déficitaires se multiplient dans le canton de Fribourg. © La Télé
En ce mois de décembre, les assemblées communales et les conseils généraux se succèdent. Et une tendance ressort clairement parmi les différents budgets communaux: que les communes soit grandes ou petites, citadines ou rurales, les temps sont durs un peu partout et les budgets déficitaires se multiplient. 
À Villars-sur-Glâne, les autorités tablent sur une perte de 3,7 millions de francs pour l'an prochain. Un chiffre qui s'explique en partie par le plan d'assainissement des finances de l'état (PAFE), explique le responsable des finances Olivier Carrel. "Sans qu'on ne puisse rien y faire, le PAFE engendre chez nous une surcharge d'environ 1,5 millions."

Des communes qui subissent

À Rue, la situation n'est guère plus joyeuse. Le budget prévoyait 600'000 francs de pertes, moyennant une hausse d'impôts. Toutefois, la commission financière a renvoyé le budget, estimant que la hausse d'impôts proposée n'était pas suffisante. Cette situation tendue s'explique par une explosion des charges ces cinq dernières années, alors que la population n'a augmenté que d'environ 6%. 
Pourtant, la commune ne peut pas faire grand-chose pour limiter la croissance de certaines charges, à l'image de la loi sur la lutte contre les incendies. "Il y a cinq ans, les taxes non-pompiers couvraient les coûts en lien avec la défense incendie, mais on a voulu faire une grande structure régionale et aujourd'hui, 50% du financement provient de ces taxes et l'autre moitié doit être puisée dans l'impôt", détaille Joseph Aeby, le syndic de Rue. "Il n'y a pas plus d'incendies, pourtant les coûts pour les communes ont doublé."
À l'avenir, la tendance ne devrait pas s'améliorer pour les communes. "Si ça continue, on va arriver à un point où l'institution publique va devoir emprunter pour rembourser", poursuit Joseph Aeby. "Ce chemin-là est extrêmement dangereux, donc aujourd'hui la seule solution est d'expliquer que les 4-5 prochaines années seront beaucoup plus dures, il faudra faire les efforts et cela passera par des hausses d'impôts."
La Télé - Nathan Gendre
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