Violences domestiques: Fribourg engage des moyens financiers
Malgré l'absence de budget pour 2026, le canton de Fribourg met en place plusieurs mesures contre la violence domestique, jugées indispensables.

Le Conseil d’État fribourgeois accorde une priorité à la lutte contre la violence domestique en autorisant l’engagement de moyens financiers dès le début 2026. Il ouvre également la possibilité d’introduire un monitorage électronique des auteurs de violence.
Certaines dépenses allouées en urgence cette année, prévues par ailleurs au budget 2026 en matière de violence au sein du couple, viennent de faire l’objet d’une analyse détaillée. Le Conseil d’État a décidé lundi de les qualifier d’"indispensables", permettant du coup leur pérennisation, a-t-il indiqué mercredi.
Il en va de même pour d’autres mesures jugées prioritaires dans la lutte contre les violences au sein du couple, précise le communiqué. Il met en avant quatre mesures en particulier:
- Une ligne téléphonique 24h/24 pour les victimes de violence: dès mai 2026, une centrale commune à tous les cantons romands sera mise en place. La contribution du canton de Fribourg, chiffrée à 381'000 francs, servira à assurer le fonctionnement de la structure et la formation des répondants.
- Une antenne dédiée à la médecine des violences à l’HFR: du personnel spécialisé (3,15 EPT) sera présent à l'hôpital fribourgeois cinq jours sur sept. Elle garantira la possibilité de prendre un rendez-vous dans les 24 à 48h. Les démarches ont déjà été entamées pour créer cette structure en collaboration avec le CHUV.
- Un financement garanti, à hauteur de 485'000 francs, pour la structure d’accueil d'urgence de l'association Solidarité femmes.
- La poursuite des travaux pour la création d’une loi fribourgeoise de lutte contre la violence de couple.
Au total, ces mesures prioritaires coûteront 7,68 millions de francs à l'État entre 2025 et 2028. Une majeure partie de ce financement est déjà assuré dans les budgets existants. Il manque 2,44 millions pour compléter l'enveloppe, qui devront être inscrits aux comptes dans les années à venir.
Bracelet électronique
Pour la surveillance électronique des auteurs de violences, l'exécutif a autorisé l’adhésion à une structure regroupant déjà la très grande majorité des cantons, à savoir l’association Electronic Monitoring (EM). Cette dernière propose une solution de bracelet électronique permettant "concrètement" un suivi en temps réel des auteurs.
L'instrument doit permettre de réagir de "manière adéquate en temps réel et non uniquement a posteriori", relève encore le communiqué. Cet élément n’était pas prévu au budget, mais le Conseil d’État l’a jugé "essentiel pour compléter les mesures mises en place en matière de protection des victimes".
Le gouvernement a aussi validé le "Concept d’action II du Conseil d’État du canton de Fribourg - Violence au sein du couple et ses impacts sur la famille", mis en consultation au printemps. Le plan de mesures 2024-2028 du concept a été, dans son orientation globale, "salué" par une grande partie des organismes ayant pris position.
Une majorité des organismes consultés ont ainsi adhéré au plan de mesures 2024-2028, notamment aux mesures considérées comme "prioritaires". Une grande partie des organismes consultés déplorent cependant le "manque de financement alloué pour les mesures restantes".




