Agir face à la hausse des violences chez les mineurs

La lutte contre les infractions commises par les jeunes : voilà l'une des priorités du canton de Fribourg pour ces quatre prochaines années.

Trois nouveaux postes vont être créés au Tribunal cantonal des mineurs. © KEYSTONE/Christof Schuerpf

Fribourg a présenté les contours de sa politique de lutte contre la criminalité sur quatre ans. Et le canton fait le constat d'un nouveau phénomène qui inquiète: "On observe ces derniers temps une banalisation de la violence chez les jeunes, observe Pierre-Laurent Dougoud, président du Tribunal pénal des mineurs. De plus en plus d'adolescents se baladent dans l'espace public avec des objets dangereux. Les agressions en groupe sur des individus isolés se multiplient aussi", s'exprime-t-il.

Pour ce juge, il s'agit d'une conséquence de la période covid, au cours de laquelle certains jeunes ont dû abandonner leurs loisirs et ne sont pas parvenus à remettre le pied à l'étrier. Désormais désœuvrés, ils sont entraînés dans une spirale qui les pousse à commettre des infractions de plus en plus graves et de plus en plus fréquentes.

Davantage de personnel

Pour faire face à ce phénomène, trois postes à 2,8 équivalents plein-temps vont ainsi être créés au sein du Tribunal pénal des mineurs. Ces mesures concernent un poste de magistrat, un de greffier et un de secrétaire. Des renforts bienvenus, selon Pierre-Laurent Dougoud. Ces derniers devraient d'abord contribuer à améliorer la qualité de la réponse.

Grâce à eux, le recours aux ordonnances pénales devrait diminuer. "La présence du magistrat à l'audience permet de montrer qu'on existe, d'incarner l'autorité et d'expliquer la sanction afin de responsabiliser le jeune et d'empêcher toute récidive." Ces moyens supplémentaires attribués au Tribunal des mineurs doivent aussi éviter des délais trop longs. "Si on agit tard, le risque est de faire naître un sentiment d'impunité chez les délinquants", complète-t-il.

Outre la prévention de la violence, notamment chez les jeunes, le canton de Fribourg, dans sa lutte contre la criminalité pour la période entre 2024 et 2027, veut mieux combattre le trafic de stupéfiants, en gérant notamment l'arrivée du crack et en améliorant la prise en charge des toxicomanes.

Le canton compte également intensifier sa lutte contre la cybercriminalité qui a explosé ces dernières années, ainsi que sa lutte contre la criminalité organisée et financière, en collaborant davantage avec la Confédération.

Pour parvenir à ses objectifs, le Conseil d'État va demander plus de moyens lors de l'élaboration du budget 2025. Il réclamera trois postes supplémentaires pour renforcer le Ministère public.

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RadioFr. - Maëlle Robert / Océane Page
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