Les EMS devraient réduire la consommation de médicaments

En début d'année, le canton de Fribourg a lancé un projet visant à déprescrire certains médicaments chez les résidents.

Près d'un résident fribourgeois sur deux prend neuf médicaments par jour, d'après les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il s'agit de la deuxième moyenne la plus élevée de Suisse derrière le Tessin. Au foyer de Bouleyres, à Bulle, la pharmacienne répondante Claudine Gex-Repond explique, aux aînés, en quoi consiste le programme de déprescription médicamenteuse. "On va regarder le traitement afin de déterminer s'il y a des médicaments qui sont superflus ou qui sont pris en trop", explique la pharmacienne.

D'après l'expérience de cette dernière, les résidents sont demandeurs de baisser le nombre de médicaments qu'ils prennent chaque jour. Cette déprescription médicamenteuse, d'ailleurs, n'a pas pour seul objectif de supprimer ou réduire les doses de certains traitements. "Il y a tout un processus d'amélioration du traitement qui a pour objectif le bien-être du patient, car on connaît les conséquences de la polypharmacie (ndlr: utilisation simultanée de plusieurs médicaments), telles que des chutes ou des troubles cognitifs", développe Claudine Gex-Repond.

Réduire les risques

Ce genre de médicaments à risque, comme des protecteurs gastriques, sont souvent donnés à l'hôpital. Ils restent en place après la sortie des patients et peuvent être délétères à force. Pour réduire les risques, le directeur du Foyer de Bouleyres n'a pas hésité à intégrer le projet, comme une dizaine d'autres établissements fribourgeois. "C'est intéressant, car nous pouvons faire du monitoring grâce à des indicateurs que l'on peut suivre", indique Sylvain Bertschy, directeur de l'EMS bullois.

Ces analyses se feront au cas par cas, en concertation avec le médecin, la pharmacienne et l'infirmier de l'EMS. Selon l'Association fribourgeoise des institutions pour personnes âgées (AFISA), il ne reste plus qu'à convaincre le plus de résidents possible. "Plus on a de personnes, mieux c'est. Pour l'analyse individuelle, on espère avoir 10% du nombre de résidents total qui participe au programme", commente Claude Bertelletto-Küng, directrice de l'AFISA.

Pour ce faire, les établissements demanderont, lors des prochaines semaines, une autorisation écrite à chaque résident. Ces derniers pourront choisir d'accepter ou non de réduire leur nombre de médicaments.

La Télé - François-Pierre Noël / Adaptation web: Théo Charrière
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