Bronchiolite: vacciner la maman ou le bébé?
Un vaccin permet aux femmes enceintes de protéger leur bébé de la bronchiolite sans piqûre après la naissance.

Chaque année, lorsque l’automne pointe le bout de son nez, les parents de nouveaux-nés restent sur le qui-vive. Leurs bébés risquent d’attraper un rhume, voire pire: une bronchiolite. Depuis l’an passé, ils peuvent les faire vacciner contre cette infection, généralement causée par le virus respiratoire syncytial humain, responsable d’inflammations des petites bronches ou bronchioles.
Le Beyfortus a déjà fait ses preuves. D’après 24 heures, les hospitalisations liées à ce virus ont diminué de moitié depuis son introduction. Malgré cette efficacité, un nouveau vaccin est proposé depuis cette année. Il s’adresse aux femmes enceintes dont le terme tombe en pleine période épidémique, entre octobre et mars.
On va devoir choisir qui l’on vaccine, à savoir la mère ou l’enfant.
"Le Beyfortus était tout à fait suffisant et efficace, c’est juste que nous proposons une autre stratégie pour protéger les nourrissons", explique Laureline Barrielle, pédiatre à l’HFR. Médecin adjointe au service de pédiatrie-néonatologie, elle précise qu’il n’est pas nécessaire d’administrer les deux vaccins. Il s’agit simplement d’une alternative.
Deux solutions efficaces
Selon elle, l’efficacité des deux vaccins est prouvée, mais leur fonctionnement diffère. "Le vaccin pour la maman est un véritable vaccin: on lui injecte une partie du virus, elle produit des anticorps et les transmet à son bébé." Pas question, en revanche, d’injecter une partie du virus au nourrisson. "On lui injecte directement des anticorps tout prêts", précise la médecin.
Remboursé par l’assurance maladie obligatoire depuis le 1er juillet 2025, ce nouveau vaccin protège la mère tout en évitant d’imposer une piqûre au bébé. "On va devoir choisir qui l’on vaccine, à savoir la mère ou l’enfant", résume Laureline Barrielle.
Pas plus de cas qu'avant
Voir deux traitements arriver en moins de deux ans peut surprendre. Mais pour la pédiatre, cela ne veut pas dire que les cas de bronchiolite explosent. "C’est simplement que ces infections ont un coût très lourd, notamment pour les parents qui se retrouvent avec des enfants malades, parfois hospitalisés. Nous avons attendu longtemps un traitement réellement efficace", souligne-t-elle.
Au-delà de la vaccination, quelques gestes simples permettent de limiter la transmission. "On évite que des personnes malades soient en contact avec le bébé, on se lave les mains et, si un parent est malade, il peut porter un masque", rappelle la pédiatre.
Selon le CHUV, plusieurs signes doivent alerter les parents et les pousser à consulter:
- Le bébé respire plus vite que d’habitude.
- Il force la respiration, et un creux apparaît entre ou sous les côtes à l’inspiration.
- Il est pâle, ses lèvres deviennent bleues.
- Il pleure beaucoup sans parvenir à se calmer.
- Il ne joue plus, ne sourit plus.
- Il boit peu ou vomit fréquemment.