Ancien de la Gustav, Sami Galbi marie le Maroc et la pop

Le Lausannois Sami Galbi raconte son héritage musical marocain depuis le Village du Monde à Paléo, dédié cette année au Maghreb.

Sami Galbi a un style bien à lui : un mélange de raï et d’électro-pop. © Mo Jeddi

Sami Galbi a enflammé la scène du Dôme mardi! Ce Lausannois d'origine marocaine puise dans les musiques folkloriques maghrébines - chaâbi, raï - tout en intégrant des influences pop, électroniques et hip-hop. Son premier projet en solo décolle en 2024, boosté par son single "Dakchi Hani". 

Invité à représenter le Maghreb dans le cadre du Village du Monde, il n’a pas caché ses doutes initiaux. "J'avais un peu peur de cette folklorisation", confie-t-il, avant de saluer le travail des organisateurs qui ont su aller chercher "ce qui se fait actuellement" avec des artistes comme Aïta Mon Amour ou le rappeur marocain ElGrandeToto.

L'apprentissage de l'arabe, sa langue paternelle, constitue un pan essentiel de son identité artistique. Sami Galbi découvre réellement le Maroc et sa famille élargie à l'adolescence. "Quand j'ai eu 12-13 ans, je me suis dit qu'il fallait vraiment que j'apprenne cette langue", se souvient-il.

Cet apprentissage, réalisé auprès de ses cousins durant les vacances d'été puis enrichi par ses rencontres avec la scène culturelle casablancaise, lui permet aujourd'hui d'être pleinement intégré: "On peut vraiment interagir spontanément avec les gens, et c'est ça qui fait vraiment plaisir."

A 32 ans, le Lausannois s'appuie sur un travail de longue haleine, qui coïncide aussi avec la redécouverte de ses origines. "J'ai commencé avec plein de choses différentes, des groupes en solo, de la musique de rue, pas mal d'albums studios", retrace-t-il.

Le tournant s'opère lors d'une résidence à Casablanca, où il développe sa production de musique électronique. "J'étais trop content d'être là-bas, j'ai pu rencontrer plein d'artistes de ma génération", raconte-t-il avec enthousiasme.

Fribourg, terre d'expérimentations

Le lien avec Fribourg occupe une place particulière. Passé par la Gustave Academy en 2018, Sami Galbi y découvre l'art de "composer avec des personnes que je ne connaissais pas" dans des délais contraints. Une expérience formatrice qui donnera naissance au groupe Chouka, avec notamment Ada Aebi et d'autres musiciens de la région.

Mais c'est surtout grâce à Blaise Coursin, programmateur de la Tour Vagabonde, que l'artiste tisse des liens durables avec la scène culturelle fribourgeoise. De la Coutellerie naissante aux collaborations théâtrales, Fribourg devient un laboratoire créatif: "Il y a une période où j'y allais quasiment tous les week-ends."

Pour l'avenir, l'artiste envisage d'explorer davantage cette hybridation linguistique, avec des projets mêlant français et dialecte marocain.

RadioFr. - Karin Baumgartner / Adaptation web: Alexia Nichele
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