Trump de retour à la tribune de l'ONU
Donald Trump fait mardi son grand retour à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU où il entend dénoncer les "mondialistes".

Le président américain, qui a bouleversé l'ordre géopolitique mondial en quelques mois, devrait se délecter de l'exercice, lui qui savoure ces grands rendez-vous. Il entend se montrer combatif, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, en s'en prenant aux "organisations mondialistes" qui ont "fait péricliter l'ordre mondial".
Dans le temple du multilatéralisme, Donald Trump vantera aussi son action selon lui pacificatrice, lui qui assure avoir mis fin à "sept guerres". Les dirigeants mondiaux seront à l'écoute même s'il a depuis janvier bouleversé les alliances des Etats-Unis, frappé nombre de pays de taxes douanières, quitté des forums et organisations, et opéré des coupes budgétaires massives dans l'aide étrangère américaine.
"Il y a un sentiment, ou du moins un espoir, que Trump viendra ici dans un état d'esprit plutôt positif", juge cependant Richard Gowan, de l'International Crisis Group. "Il apprécie l'Assemblée générale, il apprécie l'attention que lui portent les autres dirigeants, et je soupçonne qu'il profite de son apparition pour se vanter de ses nombreuses réalisations et peut-être, une fois de plus, faire valoir qu'il mérite le prix Nobel de la paix".
Entretiens bilatéraux
Le président américain aura aussi à New York des entretiens bilatéraux avec ses homologues ukrainien Volodymyr Zelensky et argentin Javier Milei, en plus d'organiser une réunion avec les dirigeants de plusieurs pays musulmans (Qatar, Arabie saoudite, Indonésie, Turquie, Pakistan, Egypte, Emirats arabes unis et Jordanie), selon la Maison Blanche.
Donald Trump doit également s'en prendre aux pays qui ont reconnu l'Etat de Palestine, après un sommet à l'ONU lundi où la France s'est ajoutée à quelque 150 autres pays s'inscrivant déjà dans ce mouvement historique, mais à la portée avant tout symbolique.
Le président américain "pense que c'est une récompense pour le Hamas", a dit sa porte-parole. La guerre dans la bande de Gaza fera l'objet mardi d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, mais en l'absence d'Israël qui a déploré qu'elle se tienne en plein Nouvel an juif.
Entretien Trump-Zelensky
Parmi les autres orateurs attendus mardi figure le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, attendu juste avant Donald Trump. Les relations entre les deux dirigeants sont au plus bas alors que Donald Trump accuse M. Lula de mener une "chasse aux sorcières" contre l'ex-dirigeant d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Le président français Emmanuel Macron, fort d'avoir coprésidé avec l'Arabie saoudite le sommet sur la solution à deux Etats, et les dirigeants turc Recep Tayyip Erdogan et sud-africain Cyril Ramaphosa, parleront aussi. Autre temps fort: une réunion du Conseil de sécurité sur l'Ukraine, en pleine impasse des efforts diplomatiques pour mettre fin à l'invasion russe.
Le conflit ne montre aucun signe d'apaisement. Moscou a intensifié ses frappes et met à l'épreuve les alliés de l'Otan, avec des incursions d'avions russes dans l'espace aérien de l'Estonie, troisième incident en dix jours avec des voisins de la Russie. Donald Trump a lancé des ultimatums, sous peine de sanctions, pour pousser Vladimir Poutine à mettre fin à la guerre. Mais le président russe n'a pas plié et son homologue américain n'a pas mis ses menaces à exécution.
Le président ukrainien a précisé il y a quelques jours attendre des "sanctions fortes" de la part de Washington, estimant que l'Europe faisait "sa part". Donald Trump s'est dit prêt à de nouvelles sanctions contre Moscou. Mais à la condition que les Européens arrêtent d'acheter des hydrocarbures russes.
Alors que le quartier de l'ONU à New York est bouclé par d'importantes forces de sécurité, les autorités américaines ont annoncé mardi avoir démantelé un réseau capable de paralyser les télécommunications dans la ville, sans fournir de détails sur l'identité ou l'origine de ses dirigeants.