Une tombe monumentale vieille de 2'600 ans à Grandvillard

Menacé de destruction par l'érosion d'un torrent voisin, un trésor archéologique vient d'être dévoilé à Grandvillard.

Des archéologues du Service archéologique de l'Etat de Fribourg (SAEF) travaillent à la découverte d'une tombe monumentale vieille de 2600 ans à Grandvillard. © La Télé

Direction Grandvillard, dans la vallée de l’Intyamon, où une découverte archéologique majeure mobilise les spécialistes fribourgeois. Depuis le mois dernier, le Service archéologique de l’État de Fribourg fouille un tumulus du premier âge du Fer, daté entre 800 et 450 av. J.-C.

Au centre de ce tertre funéraire d’environ dix mètres de diamètre repose une tombe, attribuée à un individu ayant vécu entre 650 et 550 av. J.-C. Les premières observations suggèrent une personne d’importance dans la société locale de l’époque.

"La seule chose que l’on sait pour l’instant, c’est que l’individu est de corpulence gracile", explique Wendy Margot, assistante scientifique au Service archéologique de l’État de Fribourg. "Nous pouvons le voir grâce aux os déjà retrouvés, mais aussi grâce à cet ornement de seulement 6,5 cm de diamètre. C’est un brassard tonnelet qui indique qu’il s’agit certainement du corps d’une femme."

Une nécropole révélée depuis 2019

Ce tumulus n’est pas une découverte isolée: il constitue le troisième monument funéraire de ce type. Les tombes précédentes avaient déjà livré des indices sur des personnages influents, parfois enterrés avec des objets en bronze.

"On aimerait bien faire des analyses sur les ossements des individus retrouvés dans chacun des tumulus", confie encore Wendy Margot. "L’objectif est de vérifier s’il existe un lien entre eux et d’établir une éventuelle pérennité du pouvoir dans la région."

Une sépulture en péril

Si les travaux doivent avancer rapidement, c’est que le tumulus est directement menacé. Une partie de la tombe s’est déjà effondrée dans la rivière voisine, conséquence de l’érosion naturelle.

Parallèlement, un projet de revitalisation impose la plantation d’arbres sur le site dans les prochains mois. Les archéologues disposent donc d’un délai serré: les opérations doivent se poursuivre jusqu’à janvier 2026.

Un monument exceptionnellement bien conservé

Malgré l’urgence, les découvertes se révèlent prometteuses. La structure funéraire de ce tumulus est nettement mieux conservée que celles étudiées les années précédentes. Sa documentation pourrait permettre de mieux comprendre l’organisation sociale dans l’Intyamon durant le premier âge du Fer, une période encore peu connue dans la région.

Alors que les archéologues poursuivent patiemment leurs investigations, la sépulture demeure pleine de promesses. Les prochains jours pourraient livrer des indices précieux sur la place de ces individus dans leur société — et sur la continuité possible d’une élite locale durant le premier âge du Fer.

La Télé - Cloé Pichonnat
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