La Suisse accepte de justesse l'identité électronique
La Suisse a finalement accepté de justesse, à 50,4% de oui, l'introduction d'une identité électronique étatique. En 2021, le peuple avait refusé l'e-ID. Le suspense a duré tout l'après-midi. Zurich a fait pencher la balance.

Tous les sondages annonçaient le oui gagnant avec une marge assez confortable. Mais le scénario attendu n'a pas eu lieu.
Une majorité des cantons a refusé le projet d'identité électronique. Seuls huit l'ont accepté, mais cela a suffi. Le poids des grandes villes comme Genève, Lausanne, Berne, Zurich et Bâle a fait la différence.
La Suisse romande était partagée. Le Jura a dit non à 56%. Le Valais pointe à 55% de refus, Neuchâtel à 52%.
En Suisse alémanique, la palme du non revient à Uri et Schwyz, avec plus de 59% de non. Glaris (58%), Obwald (57%), ou Thurgovie (56%) ont également nettement refusé.
Vaud et Bâle-Ville enthousiastes
A l'inverse, les cantons les plus enthousiastes sur l'e-ID sont Vaud et Bâle-Ville (57%). Genève a accepté à 55%.
Fribourg (50,1%) et le Tessin (51%) ont aussi dit mais oui de justesse. Zoug et Lucerne (52% chacun) ont aussi contribué au succès de l'identité électronique.
Une e-ID suisse et étatique
En 2021, le peuple a rejeté par près de 65% des voix l'introduction d'une e-ID. La Confédération prévoyait de sous-traiter l'exploitation des données et de la technologie à des entreprises privées, point qui a joué un rôle important dans le "non".
Le Conseil fédéral est rapidement revenu à la charge. La nouvelle e-ID sera étatique, ainsi que facultative. Toutes les démarches qui pourront se faire virtuellement pourront continuer à se faire physiquement, a promis le gouvernement.
Il sera possible de s'en servir sur Internet, pour demander un extrait du casier judiciaire, un permis de conduire ou une attestation de résidence. Mais aussi pour prouver son âge lors d'un achat d'alcool en ligne par exemple. Dans ce cas, l'entreprise concernée n'aura pas accès à l'e-ID elle-même, le magasin ne verra que si l'âge minimum a été atteint.
Un référendum a été lancé par des plusieurs groupes, notamment des opposants aux mesures contre le Covid, ainsi que par le parti Pirate. Sur le plan politique, tous les partis représentés au Parlement fédéral, sauf l'UDC, soutenaient l'e-ID.
Les opposants ont déposé la semaine dernière deux recours en justice. Ils estiment que le don de 30'000 francs de Swisscom au comité en faveur de l'e-ID pour la campagne de votations est "illégal".