Clivage entre Latins et Alémaniques sur les votations

Une majorité populaire se dessine en faveur des deux initiatives santé du PS et du Centre soumises à votation le 9 juin, mais une division apparaît entre les régions. La Suisse romande est nettement favorable, alors que les Alémaniques sont partagés, voire opposés.

Les initiatives pour limiter les primes maladie et les coûts de la santé divisent les Suisses. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Pour qu'une initiative populaire soit adoptée, la double majorité du peuple et des cantons est requise. En l'état, impossible de préjuger de l'issue du vote au niveau des cantons, prévient vendredi la première enquête "SSR Trend" sur les votations du 9 juin, réalisée par l'institut Gfs.

En Suisse romande et au Tessin, en date du 19 avril, respectivement 71% et 73% de la population déterminée à aller voter se disait prête à approuver l'initiative du PS voulant limiter les primes maladie à 10% du revenu. Outre-Sarine, ce taux chute à 50%. En moyenne nationale, 56% des sondés se déclarent "résolument pour" ou "plutôt pour", et 40% contre.

Même clivage pour le texte du Centre en faveur d'un frein aux coûts de la santé: le soutien est minoritaire en Suisse alémanique mais nettement majoritaire dans les régions latines. Au plan Suisse, 52% penchent pour un "oui" et 41% pour le "non".

Femmes plus favorables

Sans surprise, l'initiative socialiste est largement approuvée par les sympathisants socialistes et des Vert-es. Ceux de l’UDC, du PVL et du PLR sont clairement contre, tandis que les proches du Centre se montrent divisés. Les femmes sont plus enclines (61% en moyenne) à accepter le projet que les hommes. Les Suisses de l'étranger sont aussi clairement pour. Il n'apparaît guère de clivage ville - campagne.

Malgré la majorité populaire qui se dessine, les clivages marqués entre les régions constituent un obstacle important sur le chemin d'une éventuelle approbation, vu la nécessité d'obtenir le double oui, note Gfs.

Concernant l'initiative du Centre, les "oui" se retrouvent plutôt chez les personnes sans formation supérieure et parmi les habitants des zones rurales. Ce texte est soutenu parmi les petits et moyens revenus et n'est globalement pas mal perçu chez les hauts revenus, où la tendance est équilibrée. Il ne provoque pas de clivage en fonction de l'âge. Au final, observent les sondeurs, l'issue du vote sur ce texte est "peu prévisible".

Loi sur l'électricité plébiscitée

La tendance est nettement plus claire pour les deux autres objets. L'initiative "Stop à la vaccination obligatoire" ne recueille que 27% d'avis favorables, contre un rejet de 70%. Plus le niveau d'éducation est élevé, plus l'opposition est forte. Plus des trois quarts (77%) s'attendent du reste à ce que le texte soit refusé.

Le "oui" se dessine distinctement pour la Loi fédérale pour un approvisionnement en électricité sûr avec des énergies renouvelables: 75% des sondés se disent résolument ou plutôt pour, contre 19% d'oppositions et 6% d'indécis. Les différences entre les régions linguistiques sont faibles.

Le niveau de refus est le plus élevé chez les personnes se méfiant du gouvernement (36 % de non) et parmi les Indépendants (27% de non). Le sondage a été mené auprès de 11'000 personnes entre le 12 et le 25 avril. La marge d'erreur est de +/- 2,8 points de pourcentage.

ATS
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