Soins infirmiers: projet de loi insuffisant pour le SSP
Le SSP Fribourg critique le projet de loi du canton de Fribourg sur les soins infirmiers. Il estime que la formation est vaine sans améliorer salaires et conditions.

Le Syndicat des services publics (SSP) Fribourg est insatisfait de l'avant-projet de loi d'application concernant l'initiative "Pour des soins infirmiers forts". Il a interpellé le Conseil d'Etat, souhaitant que ce dernier remette les conditions de travail et la rémunération au cœur des réflexions.
Le projet de loi publié le 7 juillet dernier traite uniquement de l'encouragement à la formation, déplore le SSP Fribourg. Or, "former plus de soignants sans améliorer les conditions de travail et les salaires, c'est commencer la maison par le toit", dénonce-t-il mardi dans un communiqué.
Ces deux points figuraient pourtant au cœur de l'initiative acceptée le 28 novembre 2021 par le peuple et les cantons, rappellent les syndicalistes. "Ce sont bien les conditions de travail rébarbatives et une rémunération insuffisante qui provoquent l'exode de nombreux soignants."
Selon le SSP, créer de nouvelles places de formation s'avère donc "inutile" si les conditions de travail et les salaires ne sont pas améliorés. Or l'exécutif cantonal refuse depuis plusieurs années de s'engager dans ce sens, écrivent les syndicalistes. Les mesures d'économies imposées à l'Hôpital fribourgeois aboutissent même à l'effet inverse, puisque la dotation sera revue à la baisse.
Catalogue attendu
Le SSP a donc demandé au conseiller d'Etat en charge de la Santé et des Affaires sociales Philippe Demierre de proposer, d'ici la fin de l'année, un catalogue d'améliorations des conditions de travail et de la rémunération, avec notamment un volet permettant de compenser les horaires pénibles (travail de nuit ainsi que le week-end et horaires irréguliers).
Le syndicat souhaite par ailleurs être associé à l'élaboration et à la mise en place des différentes améliorations. Si aucune mesure n'est prise d'ici la fin de l'année, il proposera à l'Association suisse des infirmiers (ASI) et aux autres organisations de la santé d'appeler à une journée de mobilisation pour défendre leur personnel.