La campagne pour un salaire minimum à Fribourg lancée
Le comité d’initiative a tenu une conférence de presse vendredi pour un salaire minimum dans le canton de Fribourg en vue du 30 novembre.

L'objectif est clair, a indiqué vendredi le comité d'initiative. Il s'agit de "permettre à tous les salariés de vivre de leur travail. Il est inacceptable que des Fribourgeois se lèvent tôt, travaillent toute la journée, rentrent tard, mais n’arrivent pas à payer leurs factures, faire leurs courses ou offrir des loisirs à leurs enfants".
En tout, l'initiative pour un salaire minimum devrait toucher 5% de la population du canton, soit 6'5000 personnes selon les chiffres du Conseil d'État.
Genève et Neuchâtel en exemples
À Genève, où le salaire minimum est en place depuis plusieurs années, une étude de la Haute école de gestion a montré qu’il n’avait pas entraîné de hausse du chômage. Mieux encore, selon Julie Salumu, secrétaire syndicale du Syndicat des services publics: "les femmes ont eu plus de facilité à retrouver un emploi après l’introduction d’un salaire minimum".
À Neuchâtel, autre canton ayant adopté ce régime, le taux d’aide sociale est passé de 7,4% à 5,9% depuis son introduction, tandis que ce même taux est resté stable à l’échelle nationale. Par ailleurs, trois autres cantons ont déjà instauré un salaire minimum: le Jura, le Tessin et Bâle-Ville.
Sixième canton avec un salaire minimum
Le 25 juin dernier, le Grand Conseil a rejeté l'initiative "Pour un salaire minimum", sans lui opposer de contre-projet. La majorité de centre-droit a suivi l'avis du Conseil d'État, par 63 voix contre 33 et une abstention, en estimant qu'elle risquait d’affaiblir le partenariat social issu des conventions collectives de travail (CCT).
En mai 2014, une initiative fédérale avait été rejetée par le peuple suisse à 73,6%. Les Fribourgeois avait dit "non" à 75,1%. Le comité espère que l'exemple d'autres cantons et le contexte actuel joue cette fois en leur faveur.
La coalition réunit l’Union syndicale fribourgeoise, Unia, Syna, le Syndicat des services publics (SSP), Syndicom, le Syndicat du personnel des transports (SEV), le PS, la Jeunesse socialiste, les Vert-e-s, le Centre gauche, les Jeunes POP et la Fédération des organisations du personnel des institutions sociales fribourgeoises (FOPIS).