Retour du froid: vivre sans toit, c'est synonyme de danger
La Tuile, accueil d’urgence à Fribourg, lance sa campagne grand froid. Elle encourage à orienter les personnes dans le besoin vers le centre.

Le froid s’est désormais bien installé dans le canton de Fribourg et vivre dehors peut très vite devenir dangereux. C’est une réalité pour certaines personnes en situation de grande précarité. La Tuile, l’accueil d’urgence situé à Fribourg, lance aujourd’hui sa campagne de communication pour le retour des grands froids sur son site internet.
La structure rappelle à la population que des places sont disponibles parmi les 30 qu’elle propose au total. "Il est plus prudent de passer une nuit au chaud que de frôler l’hypothermie", souligne Éric Mullener, directeur de la Tuile. La structure demande une participation symbolique de 5 francs pour bénéficier d’une place.
Plan grand froid par la communication
Certaines villes romandes, dont Genève, ont activé aujourd’hui leur plan grand froid et ouvrent des hébergements supplémentaires. Fribourg n’a pas encore dû recourir à un dispositif pareil. "Toutes les places ne sont pas occupées, donc nous n’avons pas besoin d’activer un nouveau plan… mais depuis plus de 20 ans, un dispositif existe pour ouvrir des abris supplémentaires si nécessaire. Pour l’instant, notre plan grand froid, c’est la communication", précise le directeur.
Dans le canton, ce recours n’a pas encore été nécessaire, car la Tuile propose une transition entre l’hébergement d’urgence et des logements de réinsertion à Fribourg, Bulle et Villars-sur-Glâne. Ce parcours permet aux personnes précaires de retrouver progressivement une autonomie et limite le retour à la rue.
Que faire si quelqu’un dort dans le froid?
"Il faut lui dire de venir à la Tuile! Il n’y a jamais d’obstacle à une arrivée chez nous, en tout cas pas financier… on trouve toujours des solutions." Il est aussi possible d’appeler directement le centre d’urgence pour signaler une personne à l’extérieur: l’équipe peut alors se rendre sur place et tenter de convaincre la personne de venir. Certaines hésitent à cause d’idées reçues. "Sur la page d’accueil du site de la Tuile, nous avons mis une visite virtuelle réalisée par les éducateurs pour que les gens puissent se faire une idée…", ajoute Éric Mullener.
Et pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens de payer, il existe aussi le "stylo de secours", un moyen de paiement solidaire inventé par l’association il y a 20 ans. N’importe qui peut l’acheter via le site de la Tuile et l’offrir ensuite à une personne dans le besoin. Ce simple stylo peut lui permettre ainsi de passer une nuit au chaud.


