Quels sont les coins de votre ville les plus sales?

L’entreprise Cortexia, basée à Châtel-Saint-Denis, mesure en temps réel le niveau de propreté des rues, et cela, grâce à l’IA.

La technologie de Cortexia s'est exportée en France, en Allemagne et en Belgique (image prétexte). © KEYSTONE

La propreté des rues est un enjeu central pour la plupart des villes européennes. Un constat que l'entreprise Cortexia a bien compris. Depuis 2016, cette start-up basée à Châtel-Saint-Denis développe une solution visant à améliorer la propreté urbaine grâce notamment à l’intelligence artificielle.

Concrètement, des caméras sont placées sur les véhicules des voiries. Ces appareils vont détecter et quantifier les détritus qui jonchent le sol. Une fois ces données en main, les autorités publiques ont la possibilité d'optimiser le nettoyage de leurs rues en mobilisant les bonnes ressources au bon endroit. 

Cette technologie a déjà convaincu plusieurs villes comme Genève, Bordeaux, Strasbourg, Francfort ou encore Hambourg. Début 2024, l'entreprise, qui emploie une quinzaine de personnes, a aussi convaincu la ville de Bruxelles d'utiliser son produit. Malgré ce succès, Cortexia a organisé une levée de fonds à la fin de l'année dernière. Au total, 2,35 millions de francs ont été récoltés. 

"Travailler avec les collectivités prend beaucoup de temps. Elles ont des cycles budgétaires et des processus de décision différents des entreprises privées. Les convaincre d'utiliser notre solution prend plus de temps que prévu", explique Andréas Von Kaenel, directeur de Cortexia. 

Une technologie unique

"Nous avons aussi une technologie très avancée, qui évolue en permanence et dans laquelle nous investissons beaucoup pour le développement", précise Andréas Von Kaenel. Avec l'argent récolté, issu de différents investisseurs et partenaires dont Capital Risque Fribourg, l'entreprise veveysanne souhaite continuer à se développer. Elle compte notamment accélérer sa croissance à l'internationale et développer de nouveaux domaines d’application. Cortexia a déjà étendu sa solution à la gestion des biodéchets.

La démocratisation de l'intelligence artificielle aide aussi la société fribourgeoise à convaincre les municipalités. "Nous passons moins pour des extraterrestres quand nous parlons d'IA. D'un autre côté, les villes sont plus conscientes des risques liés à la sécurité des données. C'est un problème que nous avons abordé très tôt. Aucune image de l'espace publique est envoyée et les données sont traitées directement depuis le véhicule", rassure Andréas Von Kaenel.

Concernant les différents clients de Cortexia, certaines villes sont-elles plus maniaques que d'autres ? "L'indicateur de propreté objective que nous avons développé est le même pour tout le monde", explique Andréas Von Kaenel. "Après, cela va aussi dépendre de l'objectif que se fixe la ville. Il y a des attentes différentes. Par contre, les problématiques sont les mêmes pour tout le monde."

RadioFr. - Léo Martinetti
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