PAFE: "Il faut avoir le courage de se poser des questions"
Le parti socialiste s'est réuni mercredi lors d'une assemblée "pas prévue, mais nécessaire". Les membres ont voté pour lancer un référendum contre le PAFE.

Le Parti socialiste fribourgeois (PSF) a décidé mercredi soir en assemblée des membres de lancer un référendum contre le Programme d’assainissement financier de l’Etat (PAFE). Il accuse le gouvernement de refuser le débat et de mener une "politique dogmatique de l'autruche".
Le PSF dit non à la cure d'austérité du PAFE, qui prévoit une centaine de mesures (dépenses et recettes) d'un impact de plus de 400 millions de francs entre 2026 et 2028. Il accuse le Conseil d’Etat et la majorité de droite d’avoir aggravé la situation financière depuis 2019 en accordant plus de 170 millions de francs par an en cadeaux fiscaux.
Dans un communiqué mercredi, il fustige leur refus de dialoguer ou de revoir les mesures, "malgré des conséquences lourdes prévues, comme la baisse du soutien aux services sociaux, l’augmentation des coûts pour les résidents en EMS, les hausses des taxes en tout genre ou la baisse du financement des transports publics". Le parti considère que le PAFE n’est que la première étape d’un plan plus vaste d’austérité. Il appelle à l’unité des forces de gauche pour défendre le référendum et mettre en pause cette politique. Le PSF insiste sur la nécessité d’un changement de cap immédiat pour protéger la justice sociale et les services publics, d'où le choix du référendum.
Le référendum, un outil qui peut faire peur
Lors de leur assemblée à la salle de la Grenette à Fribourg, à deux pas de l'Hôtel Cantonal où a été voté le PAFE, les membres ont débattu pendant presque deux heures afin de se convaincre de l'utilité d'un référendum. Plusieurs questions et craintes ont été soulevées. Un référendum aurait certainement comme conséquence d'empêcher un budget 2026, ce qui forcerait le canton à se baser sur celui de l'année précédente, craignent certains membres, à l'image de Chantal Pythoud-Gaillard :
Le lancement d'un référendum a finalement été accepté à la quasi-unanimité des membres présents, à une abstention près. Le Parti socialiste fribourgeois a maintenant 30 jours pour déposer 50 signatures auprès de la Chancellerie afin de lancer sa campagne. Les socialistes auront ensuite trois mois pour obtenir 6000 signatures auprès des Fribourgeois.
Si le nombre de signatures requises est obtenu, la votation devrait avoir lieu en début d'année 2026. Durant la même période, les élections communales auront également lieu.