Gottéron: 10 ans d'images dans l'oeil d'Adrien Perritaz

Photographe de Fribourg-Gottéron, Adrien Perritaz retrace une décennie d'images dans son livre "Perdants Magnifiques". Interview.

Le livre "Perdants Magnifiques" est disponible à la commande dès aujourd'hui. © Frapp

Frapp: 10 ans d'images, c'est énorme. Comment as-tu fait pour choisir les photos qui paraissent dans le livre?

Adrien Perritaz: Le choix des images, c'était la partie la plus difficile pour moi. En dix ans, j'ai énormément d'archives, des dizaines de milliers d'images. Ce n'était pas facile, j'ai repassé chaque saison. J'ai regardé un peu les meilleures photos que j'avais faites, je les ai mises de côté. Ensuite, je les ai toutes imprimées. J'avais peut-être 700 photos étalées partout dans mon appartement! Chaque jour, je les regardais, j'essayais de voir lesquelles matchaient bien ensemble, lesquelles étaient les plus impactantes.

Pourquoi avoir choisi ce titre étonnant, "Perdants Magnifiques"?

Le titre, ça faisait déjà un petit moment que je l'avais en tête quand j'ai commencé à travailler sur le projet et pour moi c'est quelque chose de positif. Ça représente bien la passion qu'il y a ici à Fribourg pour cette équipe qui, malgré le fait de n'avoir encore jamais gagné le titre, suscite un engouement. Je trouvais qu'il y avait plein de belles choses à montrer malgré le fait que le club n'était pas encore champion et de montrer justement cette passion pour le maillot fribourgeois.

Andrei Bykov écrit la préface du livre. Comment as-tu construit des relations avec les joueurs?

Oui, ses mots m'ont beaucoup touché. Et c'est vrai que des Sprunger, Bykov, c'était mes idoles quand j'étais plus jeune, supporter dans les gradins. C'est vraiment cool d'avoir pu construire une relation de confiance et même d'amitié pour certains au fil des années à force de les côtoyer à la patinoire. D'ailleurs, plusieurs joueurs ont soutenu ce livre avec des donations, car je l'ai réalisé en auto-édition.

Quel avantage te donne votre passion pour le hockey sur glace?

J'ai toujours été passionné par ce sport depuis petit. Je n'ai pas joué beaucoup, je n'étais pas très bon. Je crois que je suis meilleur au bord de la glace avec un appareil photo. Le fait d'être passionné de ce sport, ça me permet aussi d'anticiper certaines choses et peut-être d'avoir des images que d'autres ne pourraient pas avoir.

Comment ton style photographique a-t-il évolué au fil des années? 

Ces dernières années, j'ai décidé de faire un peu évoluer ma photographie et de me détacher un petit peu de la photo sportive et d'aller vers quelque chose de plus documentaire, voire artistique. J'ai beaucoup d'inspirations qui sont totalement hors de la photo sportive et c'est ça que j'ai essayé d'amener, de chercher des petits détails, parfois du flou, du flash et d'essayer de me renouveler.

Quelle est ton image préférée dans le livre?

C'est très difficile de choisir une image préférée parmi toutes celles qui sont présentes dans le livre. Mais si je devais en retenir une, je dirais celle qui est sur la couverture du livre. C'est une image en noir et blanc qui a été faite depuis les gradins. On voit tous les supporters qui sont prêts pour le match. Il y a un effet de flou aussi avec les lumières et un drapeau fribourgeois au milieu. Je trouve qu'elle représentait vraiment l'esprit que je voulais donner pour ce livre.

Ce livre marque-t-il la fin de ton mandat avec Gottéron? 

Je me suis posé la question en faisant le livre. Et en fait, je n'ai pas envie de m'arrêter! J'ai envie de continuer à photographier cette équipe, ce club, et de photographier le premier titre du club aussi bientôt... j'espère.

Quelle serait la photo de tes rêves si Gottéron devenait champion? 

Si Gottéron devient champion suisse cette saison, la photo que je rêverais de faire, ça serait celle de Julien Sprunger en train de soulever la coupe sur le balcon de la cathédrale.

"Perdants Magnifiques", Adrien Perritaz, 200 pages. Disponible en librairie et en ligne www.adrienperritaz.com

Frapp - Laura Kolly / Alexia Nichele
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