Nos bâtiments résisteraient-ils en cas de gros séisme?

La terre a tremblé dimanche soir dans le nord vaudois. Mais est-ce que le canton de Fribourg est-il prêt en cas de séisme plus violent?

Les 125'000 bâtiments du canton de Fribourg ne peuvent pas être tous aux normes antisismiques. Ce n'est pas un problème d'après Didier Carrard. © KEYSTONE/Marcel Bieri

Le risque de vivre un gros tremblement de terre dans le canton de Fribourg est faible, notamment car l'aléa sismique de la Suisse est considéré comme modéré. Les régions de Bâle ou du Valais sont, cependant, les plus à risque, tandis que dans le canton, la Veveyse et la Gruyère sont plus vulnérables que les autres districts. Un séisme de 3,9 sur l'échelle de Richter, soit celui de lundi matin, est également considéré comme léger.

Dès lors, serait-il possible de déterminer à partir de quelle intensité y aurait-il des dégâts? "Ça dépend du terrain, des matériaux dans lesquels est construit le bâtiment ou comment la statique est pensée. Il n'y a pas de chiffre sur l'échelle de Richter qui permet de déterminer s'il y aura des dangers sur un bâtiment", répond Didier Carrard, directeur adjoint de l'Établissement cantonal d'assurance des bâtiments (ECAB).Cependant, en Suisse, si séisme il y a, seul 15 % de propriétaires sont assurés. En effet, l'assurance n'est pas automatique. "Il ne s'agit pas d'une prérogative légale. La majorité des établissements cantonaux, d'ailleurs, ne l'ont pas. C'est plutôt dévolu aux assurances privées", explique Didier Carrard.

Au niveau suisse, depuis 2003, les bâtiments doivent être construits selon des normes spéciales contre les tremblements de terre. Le canton de Fribourg compte 125'000 bâtiments et un bon nombre d'entre eux ne répondent pas aux normes. Néanmoins, rien d'anormal pour les autorités, qui n'envisagent aucune campagne spéciale pour les rendre plus résistants aux séismes. De plus, ces derniers sont adaptés lorsqu'ils subissent des travaux.

Pour son directeur adjoint, l'ECAB a d'autres priorités. "Considérant que 100% des bâtiments sont vulnérables aux aléas climatiques comme la tempête ou la grêle, nous concentrons d'abord notre énergie là-dessus, puis nous veillons à ce que les nouveaux bâtiments ainsi que ceux qui sont rénovés répondent aux normes antisismiques", complète Didier Carrard. En 2023, ce sont surtout les incendies qui ont coûté cher à l'ECAB : 30 millions de francs. L'établissement gère environ 3'000 sinistres par an.

RadioFr. - Vincent Dousse / Adaptation web: Théo Charrière
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