"Non, on ne ne passe pas notre journée à jouer au Lego"
Un chiffre d'affaires de 100 millions et 1'500 employés, les crèches fribourgeoises sont devenues de vraies entreprises, mais demandent du soutien.

"Non, on ne passe pas notre journée assis par terre à jouer au Lego ou au Loto!" Le message est clair. Lors d’une journée portes ouvertes organisée mardi, les crèches fribourgeoises ont voulu montrer aux élus et aux acteurs économiques la réalité d’un secteur devenu indispensable, mais toujours peu reconnu. L’initiative n’a pourtant rencontré qu’un succès limité: sur 250 personnes invitées, seule une trentaine s’est déplacée.
Parmi les messages que les 80 structures fribourgeoises ont souhaité souligner, il y a d'abord leur rôle crucial pour la conciliation entre vie familiale et professionnelle. En résumé, sans crèche, moins de parents au travail et donc une économie qui en pâti.
Autre message mis en avant par les crèches: "L'époque des bonnes dames qui gardent vos enfants est révolue". Fabienne Purro Jemely, directrice du Petit Bonheur à Neyruz, explique que la plupart des crèches sont aujourd'hui des moyennes entreprises. Le secteur pèse d’ailleurs 100 millions de francs par an, emploie 1500 personnes et en forme environ 400.
Un métier exigeant, mais des salaires qui ne suivent pas
Le secteur alerte aussi sur la difficulté à attirer, mais surtout retenir du personnel qualifié. "Le métier est pénible et les salaires sont bas", explique Laurence Defferard, la directrice adjointe de la crèche Casse-Noisettes à Romont. Résultat: un personnel majoritairement jeune, et une grande difficulté à garder les hommes dans la profession.
Ce sont des métiers qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur.
Sa collègue, Laurence Balsiger, directrice de Casse-Noisette, ajoute qu'une personne, qui a terminé son apprentissage, touchera un salaire brut d'environ 4'200 francs par mois. Trop peu, selon elle. "Si ce n'est pas une personne qui est en couple ou qui vit encore chez ses parents, ça va être vraiment difficile pour elle de survivre. Ce sont des métiers qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur, par rapport aussi aux responsabilités énormes qu'on a vis-à-vis des parents qui nous confient leurs enfants."
Un soutien nécessaire pour assurer l’avenir
Les 80 crèches du canton de Fribourg soulignent qu'elles ne sont pas directement subventionnées, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens. Ce sont les parents qui touchent ces aides, précisent les structures d'accueil.
Pour garantir leur avenir et améliorer les salaires, les crèches demandent un soutien financier du canton ou des communes. Elles souhaitent ouvrir un dialogue avec les autorités pour trouver des solutions concrètes. Un exemple évoqué mardi: le canton de Vaud finance une partie des salaires du personnel des crèches.


