Mondiaux de Tokyo: Mumenthaler en lice

Sacré champion d'Europe du 200 m en 2024 à Rome, Timothé Mumenthaler vit à Tokyo ses premiers Mondiaux en plein air.

Timothe Mumenthaler est prêt pour ses premiers Mondiaux en plein air © KEYSTONE/TIL BUERGY

Mais "il est un peu tôt pour envisager un podium" dans un grand événement intercontinental, souligne-t-il. "Je ne sais pas vraiment où j'en suis sur 200 m, car je n'ai pas beaucoup couru cette distance ces derniers", confesse Timothé Mumenthaler (23 ans en décembre), qui a accordé un entretien téléphonique à Keystone-ATS vendredi dernier. Son dernier 200 m en compétition remonte ainsi au 16 août.

La raison en est simple: forfait pour le 200 m des championnats de Suisse en raison de crampes survenues le 23 août lors de son sacre sur 100 m, le Genevois avait renoncé à s'aligner sur le demi-tour de piste lors du Weltklasse de Zurich. Pas question de prendre le moindre risque juste avant les Mondiaux.

"Choqué" par ses 10''13

"C'est évidemment dommage de ne pas avoir pu courir à Zurich", glisse-t-il. Regrette-t-il plutôt de ne pas avoir pu s'aligner sur 100 m à Tokyo? "C'est également dommage. J'aurais pu réussir quelque chose sur 100 m. Mais je ne me suis pas montré assez constant sur cette distance cette saison", juge-t-il.

"Ca fait partie du jeu", poursuit Timothé Mumenthaler, qui a pourtant explosé de 13 centièmes son meilleur temps sur la rectiligne en réussissant 10''13 le 21 juin à Genève. Mais qui est resté "loin" de la limite qualificative fixée pour ces joutes nippones par World Athletics (10''00).

Aucune frustration donc de ne pas s'être retrouvé au départ dans la discipline reine. "C'est la première année au cours de laquelle je me concentre avant tout sur le 100 m. Ca reste donc encourageant pour l'avenir", lâche-t-il. "Et j'étais choqué d'avoir couru en 10''13 à Genève, car j'étais en période d'examens", rappelle-t-il.

A Tokyo, cet étudiant en microtechnique à l'EPFL va donc tenter de signer l'exploit sur 200 m. "J'ai couru en 20''27 (le 12 juin à Oslo en Ligue de diamant) et même en 20''05 (le 21 juin à Genève, avec un vent trop favorable) cette saison. Cela montre que j'ai un gros chrono dans les jambes", positive-t-il.

"Cool de pouvoir passer en finale"

"Mais pour viser le podium, j'estime qu'il faudra courir en 19''80 ou moins. Ce sont des horizons auxquels j'aspire, mais j'ai encore bien des étapes à franchir avant d'y parvenir", explique le protégé du coach Kevin Widmer. "Ce serait déjà vraiment cool de pouvoir passer en finale", souffle-t-il.

Devra-t-il tout donner dès les séries mercredi, ou pourra-t-il en garder sous la semelle dans l'optique des demi-finales de jeudi? "Ca dépendra du niveau de la série dans laquelle je figurerai, et de moi-même. Si je réussis un bon départ en séries, j'aurai peut-être l'occasion de contrôler un peu", explique-t-il.

Timothé Mumenthaler se dit en forme. Mais il sait que sa tâche s'annonce compliquée: "Kevin (Widmer) estime qu'il faudra courir en 20''30 ou moins pour s'assurer une place en demi-finales, et sous les 20''20 pour aller en finale. Je devrai peut-être tout donner à chaque tour. Mais j'espère bien disputer trois courses."

ATS
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