Skills coach: "On vend des entraînements, pas des résultats"
L'ancien attaquant de Gottéron Flavien Conne est l'invité ce mardi de "Match après Match". Il parle de son nouveau travail de skills coach.

Flavien Conne a joué sous les couleurs de Fribourg-Gottéron pendant deux saisons, entre les années 1998 et 2000, pour ses premiers pas en ligue nationale A. À l'époque, il avait inscrit 69 points en deux ans. Il a ensuite passé le reste de sa carrière à Lugano, avant de se reconvertir en tant que skills coach pour le club tessinois. Il a répondu à nos questions à propos de son nouveau travail.
Radio Fribourg: Pour commencer, c'est quoi un skills coach?
Flavien Conne (FC): Un skills coach, c'est un peu une nouvelle profession qui se développe depuis une dizaine d'années. C’est un coach spécifique qui ne s’occupe pas de la tactique ou de placer les joueurs sur un forecheck, mais qui travaille l’aspect technique du joueur de manière individuelle. Dans les grandes lignes, on se concentre surtout sur le patinage, mais les quatre piliers sont le patinage, la technique de canne, le tir et la passe. Un skills coach travaille donc davantage le mouvement que le collectif d’équipe.
Radio Fribourg: À quoi ressemble votre journée type en tant que skills coach?
FC: Je moccupe de toutes les catégories une fois par semaine : je leur "vole" un entraînement de leur planification et c’est moi qui le dirige. Pendant cette séance, je fais environ une demi-heure de patinage, un quart d’heure de stickhandling et un quart d’heure de tir, tout au long de l’année. On a aussi des entraînements particuliers le matin avant l’école, de 6 h 30 à 7 h 30 par exemple, où l’on travaille des éléments plus spécifiques : scoring pour les attaquants, blocked shot pour les défenseurs, etc. Ce sont des détails que les coaches d’équipe ont moins le temps d’aborder dans un entraînement normal axé sur la tactique.
Radio Fribourg: Vous avez une relation particulière avec vos joueurs? Vous êtes plus proches d'eux pour les conseiller?
FC: Oui, et c’est très intéressant. Je suis certains joueurs depuis les moins de 15 ou 17 ans; on construit une relation. Le développement ne se fait pas en une semaine, c’est sur la durée. On renforce leurs qualités ou on corrige des défauts qui pourraient les empêcher d’atteindre la National League. On a un rôle un peu de grand frère: moins autoritaire qu’un coach principal, mais présent pour le conseil.
Radio Fribourg: Pendant votre carrière de joueur, vous n’aviez pas de skills coach. C'est quelque chose d'assez récent?
FC: En effet. Aujourd’hui, dans le hockey moderne, c’est devenu incontournable pour atteindre le plus haut niveau. Quand je suis arrivé à Fribourg à 18 ans, il n’y avait pas de skills coach; on avait d’excellents coaches d’équipe, souvent Canadiens, mais c’était une autre structure. Désormais, on a séparé les rôles: on vend des entraînements, pas des résultats.
Radio Fribourg: À Lugano, vous intervenez depuis les U-11 jusqu'à l’équipe première. Pour cette dernière, est-ce qu'on peut encore apprendre des choses aux joueurs?
FC: Non, on n’est plus dans l’apprentissage de nouveautés, mais dans la création d’automatismes et le renforcement de leurs points forts. Les pros ont besoin de répéter leurs gammes et d’avoir un œil extérieur. On peut aussi combler certains manques: un défenseur très défensif peut gagner à améliorer sa technique de canne. Scientifiquement, on considère qu’un joueur n’atteint pas son apogée de développement avant 26 ans.
Radio Fribourg: Parmi les joueurs passés par Lugano et Fribourg-Gottéron depuis que vous êtes en poste, j’ai relevé Jeremy Gerber. Que pouvez-vous nous en dire ?
FC: Attaquant très puissant et explosif. On a beaucoup travaillé son patinage, son scoring et le contrôle du puck. Pour passer du quatrième au troisième ou second bloc, c’est souvent dans la tête et dans les détails techniques. Je les aide aussi à comprendre ce que le coach attend pour qu’ils prennent la place de quelqu’un d’autre.
Retrouvez l'interview complète ci-dessous:


