Mobilisation et tensions en Suisse romande
Les manifestations en soutien à Gaza ont eu lieu dans plusieurs villes de Suisse Romande. À Fribourg, un peu plus de cent personnes se sont rassemblées.
Scander le slogan "Nous sommes tous des enfants de Gaza" dans les rues de Suisse romande, jeudi soir, était pour de nombreux manifestants un moyen de dénoncer l'arraisonnement de la flottille humanitaire Global Sumud par la marine israélienne et la campagne militaire dans la bande de Gaza.
À Fribourg, les membres du collectif Fribourg-Solidarité-Palestine se rassemblent devant la gare depuis désormais 135 soirs consécutifs pour manifester pacifiquement et alerter sur la situation en Palestine.
"Le fait que ce soit des civils qui doivent ouvrir un couloir humanitaire à la place des gouvernements qui ne font absolument rien, c'est un scandale", affirme Sébastien Peiry, un des membres du collectif. "C'est important de dénoncer ce système répressif qui ne fait rien", ajoute-t-il.
Pour le militant, la solidarité ne doit pas être perçue comme une cause lointaine mais il est primordial que les gens se sentent concernés. Il explique: "Ça nous concerne. La répression qui a lieu là-bas, elle a lieu aussi chez nous à une échelle différente. Quand on dénonce un génocide et qu'on se fait gazer par des policiers, pour moi ce n'est pas okay."
Manifestation qui dégénère à Genève
Jeudi soir, la situation a dégénéré à Genève, où une manifestation pro-palestinienne a été dispersée par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogène et d’un canon à eau. Sébastien Peiry, présent sur place, a été pris dans la confusion. "Ma crainte, c’était de me retrouver coincé au milieu du pont et de me faire piétiner. Plusieurs personnes ont perdu connaissance, j’ai perdu ma copine... c’était un vrai moment de panique."
Choqué, le Fribourgeois affirme avoir voulu manifester pacifiquement pour dénoncer la situation à Gaza. "C’est important de faire le lien entre ce qu’il s’est passé ce soir-là et ce qui se passe à Gaza. On est face à un système répressif qu’il faut remettre en question."
La police genevoise justifie son intervention
De son côté, la police genevoise justifie son intervention par la présence de Black Blocs, masqués et équipés, qui auraient tenté de forcer un barrage au niveau du pont du Mont-Blanc. Elle indique avoir agi pour des raisons de sécurité, et précise que des avertissements ont été donnés à plusieurs reprises avant l’usage du gaz lacrymogène, laissant aux manifestants la possibilité de se replier.
Une enquête a été ouverte pour déterminer si l’usage de la force par les agents était proportionné.