Les parents plus dépendants au natel que les autres adultes
Selon une enquête de Comparis, 70% de la population suisse a peur d'être sans portable. Les foyers avec enfants sont les plus concernés.

Nous sommes tous plus ou moins accros à nos portables. Enfin, disons certains plus que d'autres. Selon une enquête de Comparis, plus de 70% de la population suisse souffre de "nomophobie" (pour "no mobile phobia"): ils ont peur de se retrouver sans portable. Une crainte qui se manifeste de manière plus ou moins marquée, de la petite appréhension quand on remarque que l'on a oublié son portable à la maison, à la véritable crise d'angoisse avec palpitations.
Et parmi les nomophobes que nous sommes presque toutes et tous, il y a les parents! 40% des ménages avec enfants ont une trouille bleue de se retrouver sans leur précieux doudou - enfin smartphone - contre un peu plus de 30% parmi les ménages sans enfants.
Avec le natel, on gagne du temps, mais ça nous rend extrêmement dépendant
Mais à leur décharge, toute la vie des parents et celle de leur progéniture tient désormais dans ce petit appareil. Le calendrier partagé rempli de rendez-vous chez le médecin et l'orthodontiste, les messages de la maîtresse et de l'accueil extrascolaire, les groupes WhatsApp avec les parents des copains et copines d'école, de la danse et du foot, bref... Toute l'organisation du quotidien familial dépend du portable et son absence peut légitimement être vécue comme un drame.
"S'il m'arrive un malheur, je me demande comment je vais contacter mon mari si je n'ai pas mon portable", témoigne cette maman aux abords de l'école primaire de Cormanon. "Avec le natel, on gagne du temps, souligne ce papa, mais ça nous rend extrêmement dépendants."
Cécilia, maman de trois garçons, regrette la spontanéité d'avant. Quand on s'invitait les uns chez les autres sans préavis de quatre semaines. Mais entre l'école, le sport, la musique, nos gamins ont des agendas tellement chargés qu'il est désormais impossible d'improviser... Et d'éviter d'en passer par le portable pour organiser tout ça.
Sauvegarder et mettre hors de portée
Il y a toutefois quelques parades pour limiter sa dépendance, éviter de consulter son portable toutes les 30 secondes et survivre à son éventuelle perte (aïe!). "On peut déjà bloquer certaines notifications pas absolument indispensables", recommande Antoine Bays, spécialiste prévention écrans à l'association REPER Fribourg. Et les lire en bloc à un moment donné, plutôt qu'au fur et à mesure.
Faire des sauvegardes de vos messages et autres précieux contenus peut aussi vous détendre un peu. Et dans la mesure du possible, laissez de temps en temps votre natel hors de votre portée. Si vous êtes joueur, vous pouvez même le glisser dans une boîte verrouillée avec minuteur. Une ou deux heures, voire plus sans votre précieux smartphone, ça vous fera le plus grand bien.
Et puis rappelez-vous que l'exemple est le meilleur vecteur d'éducation. Si votre enfant vous voit en permanence l'œil rivé à votre écran, il aura de la peine à comprendre que vous lui demandiez de lâcher le sien.


