Les fonctionnaires fribourgeois sont absents 9 jours par an

En moyenne, les employés de l'État ont pris 9,2 jours de congé pour cause de maladie en 2024. Le Conseil d'État répond à une question sur l'absentéisme.

Avec 9,2 jours d'absence en 2024, les fonctionnaires fribourgeois se trouvent légèrement au-dessus de la moyenne nationale, toutes professions confondues. © KEYSTONE

Les élus UDC au Grand Conseil David Papaux et Eric Barras s'interrogeaient en septembre dernier sur le taux d'absentéisme dans l'administration cantonale. Ils ont demandé au Conseil d'État de faire le point sur les mesures en place pour lutter contre les absences dans l'administration. Dans le collimateur des deux députés: le délai de trois jours d'absences autorisé avant que l'employé ne soit obligé de fournir un certificat médical.

Le gouvernement a publié sa réponse mercredi. Sur les trois dernières années, le personnel de l'État a pris en moyenne environ neuf jours de congé pour cause de maladie (9,1 jours en 2022, 8,5 jours en 2023 et 9,2 jours en 2024).

Selon les données de l'Office fédéral de la statistique (OFS), la moyenne suisse, toutes professions confondues, était de 8,5 jours en 2024. Les plus hauts taux se trouvaient dans les activités immobilières et administratives (11,5 jours) et le transport et l'entreposage (10,5 jours). Au contraire, les personnes travaillant dans l'information et la communication (5,4 jours) ou les activités scientifiques et techniques (6 jours) étaient parmi les taux les plus bas.

Graphique produit par l'OFS dans le cadre de l'Enquête suisse sur la population active et statistiques dérivées 2024

Le canton de Fribourg se défend de suivre une approche "équilibrée et proportionnée" en matière d'absence, afin d’éviter les surcharges dans les cabinets médicaux. Si un service soupçonne des abus, par exemple en cas d’absences répétées en fin de semaine ou à la veille de jours fériés, la législation l'autorise à demander un certificat dès le premier jour. Selon le canton, cette mesure "fortement dissuasive" prévient une grande partie des demandes injustifiées.

Une modification des règles en préparation

Parmi les autres outils pour accompagner les difficultés de santé ou les cas de souffrance au travail, le Conseil d’État met en avant la Consultation Espace santé-social (CESS), un dispositif confidentiel qui vient en aide aux employés "en situation de fragilité", que ce soit pour des raisons de santé physique, psychique ou de tensions relationnelles au travail.

Le canton prend aussi des mesures spécifiques pour prévenir les risques psychosociaux (RPS). Comprenez: le stress, l'épuisement ou les burn-out causés par une mauvaise gestion du travail ou des relations entre collaborateurs.

Le canton précise aussi dans sa réponse qu'il compte réviser l’ordonnance sur la rémunération en cas de maladie pour les fonctionnaires. Un projet sera "prochainement" mis en consultation, qui cherche à encourager la reprise du travail à temps partiel après un long arrêt, réduisant ainsi le taux d’absence.

Une autre mesure envisagée est de transmettre automatiquement toute absence qui dépasse 90 jours au médecin-conseil cantonal. Ce dernier vérifie les certificats donnés pour les absences et peut mener des examens sur un collaborateur ou une collaboratrice lorsque le service qui l'emploie le demande. Le médecin-conseil prendra contact avec le médecin traitant pour "évaluer la réalité de l’incapacité de travail et d’examiner la possibilité d’une reprise, même partielle, de l’activité professionnelle", indique le Conseil d'État, amenant ainsi un deuxième avis sur le cas et une approche proactive pour prévenir les abus.

Frapp - Simon Gumy
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