Le Grand Conseil veut revoir le statut du personnel de l'HFR
Le Grand conseil a voté ce vendredi un projet qui pourrait impliquer une sortie des employés de l'HFR de la loi sur le personnel de l'Etat.

Les députés fribourgeois ont voté vendredi un postulat demandant de faire "évoluer" le statut du personnel de l'Hôpital fribourgeois (HFR) et du Réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM). La démarche pourrait impliquer une sortie de leurs collaborateurs de la loi sur le personnel de l'Etat (LPers).
Le postulat, soutenu par le Conseil d'Etat, a passé la rampe avec 60 voix contre 34 et 1 abstention. Il émane des députés UDC Stéphane Peiry, PLR Jean-Daniel Schumacher et centriste Christian Clément. A leurs yeux, l’application de la LPers "ne semble plus adéquate à la vue des problématiques propres au secteur hospitalier".
Les auteurs proposent au Conseil d'Etat d'analyser les conséquences "positives et négatives" d’une évolution du statut du personnel de l’HFR et du RFSM, en intégrant diverses variantes.
Action des syndicats devant le Parlement
Avant le débat, une vingtaine de membres du syndicat des services publics (SSP) et de la Fédération des associations du personnel du Service public sont venus faire pression devant l'Hôtel cantonal: à l'aide de slogans et des banderoles, ils ont demandé aux députés de rejeter le postulat.
"La décision vise à péjorer les conditions de travail et les salaires du personnel de santé", dénonce Gaétan Zurkinden, secrétaire régional du SSP.
Service public attaqué
Stéphane Peiry a mentionné l'opportunité de passer à une "gestion moderne", en accordant une "autonomie plus grande dans la gestion du personnel". Sans oublier les difficultés financières de l'HFR, a ajouté l'élu UDC. La gauche a dénoncé pour sa part une volonté de démantèlement, avec un personnel qui serait "sacrifié".
La députée PS Chantal Pythoud-Gaillard a parlé d'une "attaque contre le service public". En 2018, une telle perspective avait provoqué la colère des soignants. Dans sa réponse, le Conseil d’Etat, par la voix du ministre de la santé Philippe Demierre, s'est dit prêt à étudier un changement de statut du personnel de l’HFR et du RFSM.
Stéphane Peiry a évoqué encore trois pistes pour l'avenir en développant le postulat: sortir l'entier du personnel de la LPers, avec la création d'une loi ad hoc, sortir uniquement le personnel non-médical ou instaurer une loi spécifique applicable aux seuls nouveaux employés des deux institutions.
Personnel inquiet
En ce qui concerne le premier scénario, le député UDC a rappelé que les cantons de Neuchâtel, du Jura et du Valais disposaient d'une convention collective de travail (CCT) dédiée à la santé. "Ce ne serait pas une révolution", a-t-il noté. Selon le postulat, les charges de personnel de l’HFR constituent 70% de ses charges totales.
La perspective de voir le personnel de l'HFR et du RFSM d'être sorti de la LPers a suscité une montée aux barricades du Syndicat des services publics (SSP), notamment. Vendredi, avant le début de leur séance, les députés sont arrivés à l'Hôtel cantonal en traversant un comité d'accueil leur présentant des banderoles contre le postulat.
Toutes les organisations de l’HFR (SSP-HFR, FEDE, ASI, ASMAF, Syna et Commission du personnel) se sont dites "choquées" par une "volonté de remettre en cause les conditions de travail du personnel hospitalier, qui est sans doute la catégorie de personnel, à l’Etat de Fribourg, soumise aux conditions de travail les plus difficiles".


