La saison de la confirmation pour von Allmen

Franjo von Allmen est la nouvelle star de l'équipe de Suisse de vitesse. Le super-G de Copper Mountain de jeudi marque le début de la saison de confirmation pour le champion du monde de descente.

Franjo von Allmen est ambitieux à l'aube de la saison de vitesse. © KEYSTONE/ANDREAS BECKER

Il y a un an, lors de la descente de Beaver Creek, la première épreuve de vitesse de l'exercice, Franjo von Allmen était encore loin du compte. Frôlant l'élimination à plusieurs reprises sur la mythique "Birds of Prey", le Bernois avait finalement terminé au 28e rang, à plus de deux secondes de ses deux coéquipiers Justin Murisier (1er) et Marco Odermatt (2e).

Beaucoup de choses ont changé dans la vie du skieur du Simmental depuis ce jour de décembre 2024. Il est monté sept fois sur un podium de Coupe du monde, dont trois fois sur la plus haute marche, il est devenu champion du monde de descente à Saalbach et a décroché un autre titre mondial en remportant le combiné par équipe avec Loïc Meillard.

Kitzbühel, le globe et les JO

"Les attentes sont désormais différentes", explique Franjo von Allmen, conscient que la pression extérieure a monté d'un cran après une telle saison. "Mais je dois être gentil avec moi-même et essayer de ne pas trop laisser cette pression m'atteindre. J'essaie simplement d'être à la hauteur de mes propres exigences", dit-il.

Mais quels sont donc les objectifs d'un champion du monde de descente pour une saison olympique ? Lors de la journée des médias de Swiss-Ski début octobre, von Allmen a été invité à choisir entre une victoire à Kitzbühel, l'or olympique et un petit globe de cristal. Sa réponse: "si je suivais le plan, ce serait Kitzbühel, le globe, et les Jeux olympiques". Dans cet ordre.

Le bolide de 24 ans sait ce dont il est capable, mais dans le ski alpin, sport à haut risque, tout ne se passe pas toujours comme prévu, comme l'ont montré les nombreuses chutes aux conséquences parfois graves de ces dernières années. C'est pourquoi il veut "tout prendre avec sérénité", même lors d'une saison marquée par un grand événement. "Les Jeux olympiques sont encore trop loin, je veux prendre la saison étape par étape", appuie-t-il.

En été comme en hiver

Le risque fait partie du jeu, aussi bien en hiver qu'en été. Le natif de Boltigen est un passionné de motocross et il n'est pas rare de le voir rouler à toute vitesse dans la boue sur ses réseaux sociaux. Franjo von Allmen est conscient des dangers, c'est pourquoi une fois l'automne arrivé, il "laisse la moto au garage", comme il l'explique en souriant.

Ses succès de l'hiver dernier ont également comporté leur lot de revers. "La saison dernière m'a demandé beaucoup d'énergie, elle était remplie d'émotions. Cela m'a fait du bien de prendre un peu de distance pendant l'été et de mettre certaines choses de côté", raconte-t-il. Il a ainsi délibérément refusé les demandes de partenariat commercial pour vraiment profiter de son temps libre.

Le champion du monde de descente n'a toutefois pas passé son été à bronzer. En plus de rouler à moto et de passer du temps avec ses collègues, il a dû s'astreindre à l'habituelle préparation physique. Une corvée pour certains, un effort bienvenu pour lui. "Cela m'a fait du bien de pousser mon corps à la limite, de m'aérer la tête", explique-t-il.

"Je veux me faire plaisir"

Franjo von Allmen est désormais prêt pour la saison de la confirmation, même s'il tient à préciser "qu'il s'agissait déjà l'année passée de confirmer les performances de l'année précédente." Le fait qu'il sera maintenant jugé sur les podiums et les victoires et non plus sur les tops 10 ne l'inquiète pas. "Je n'ai plus rien à prouver à personne, je veux juste me faire plaisir", assure-t-il.

Jeudi (19h00, heure suisse), le super-G de Copper Mountain lancera officiellement la saison de vitesse avant la descente de Beaver Creek la semaine suivante. Le peu de neige et les températures élevées dans le Colorado compliquent la vie des organisateurs et rendent les conditions d'entraînement plus difficiles pour les skieurs.

Mais s'il y en a un que cela ne devrait pas perturber, ce serait Franjo von Allmen. "Je suis plutôt du genre à aimer le temps chaud", disait-il début octobre - même si sa déclaration se référait bien sûr à l'été.

ATS
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