La Berra suspendue le temps d’un exercice de secours

Une simulation d’évacuation a mobilisé plus d'une centaine de personnes pour tester la réactivité et la coordination des équipes en cas de panne.

L'exercice de sauvetage a mobilisé une cinquantaine de secouristes. © Frapp

Sur le versant ensoleillé de La Berra, les cabines du télésiège se sont immobilisées ce matin… mais cette fois, c’était prévu. Pompiers, sauveteurs, techniciens et figurants se sont prêtés à un exercice grandeur nature, une étape essentielle pour garantir la sécurité des usagers.

Bruno Sturny, directeur des remontées mécaniques, rappelle l’enjeu principal de cet entraînement: "Le but, c’est que tout le monde — sauveteurs comme techniciens à l'interne — sache exactement comment réagir en cas de problème sur la ligne.". Il insiste sur un point crucial: la rapidité d’intervention.

Charly Perritaz, chef d’intervention pour le secours alpin, complète: "C’est très utile pour nous, mais aussi pour les installations. Cela nous permet d’améliorer la procédure d’évacuation réelle, celle qui aura peut-être lieu un jour dans de mauvaises conditions."

Dans le canton de Fribourg, les stations de ski organisent ce type d’exercice à tour de rôle chaque année, pour maintenir les procédures à jour et les équipes prêtes à intervenir.

Un réalisme bienvenu

La mission du jour: coordonner l’évacuation de plusieurs dizaines de personnes bloquées sur la ligne. Mais, comme souvent sur le terrain, tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. "Une personne qui devait venir n’est pas venue. Je ne pouvais pas tout gérer tout seul.", raconte Charly Perritaz. "Ce sont les aléas du direct, alors on improvise.". Des imprévus qui font partie intégrante de la formation: "Le challenge, c’est justement ce qui rend l’exercice intéressant."

Au total, environ 80 personnes ont pris part à l’opération, réparties dans les cabines et sur les sièges. Travailler avec des figurants non professionnels apporte un réalisme précieux, poursuit Charly Perritaz: "C’est un grand bonus, car on simule beaucoup moins. Les gens n’ont pas l’habitude, ils peuvent être nerveux ou maladroits. Quand on s’entraîne entre sauveteurs, c'est moins réel."

Des figurants conquis

Dans l'une des dernières cabines secourues, les participantes ne cachent pas leur enthousiasme. Anne-Rose, fervente habituée de La Berra, salue l’organisation: "C’était super! On avait des compagnons de cabine très sympathiques. Et surtout, on voit qu’il y a des pros pour s’occuper des urgences et de notre sécurité; c’est rassurant."

Charlène, elle, a voulu savoir comment les secours s’y prendraient en cas de panne réelle: "Maintenant que j’ai passé deux heures et demie dans une cabine, je suis vaccinée!" lance-t-elle en riant.

Mélanie et son fils Julian, grands habitués des remontées de la région, sont venus par curiosité. "On a tout appris, on n’avait aucune idée de comment ça allait se passer. Maintenant, on sait qu’on serait bien pris en charge et que tout a été pensé."

Frapp - Jessica Cherbuin
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