Ils découvrent la course grâce à ParMi et au Morat-Fribourg
Près d'une vingtaine de jeunes migrants arrivés seuls en Suisse vont participer au Morat-Fribourg. L'association organise des entraînements tous les mercredis.

Ils n'en sont pas à leur coup d'essai. Barry et Zahed ont tous les deux un record à battre sur le parcours de Courtepin-Fribourg, ce dimanche. Arrivé 5ème dans la catégorie des moins de 18 ans en 2024, Barry espère bien améliorer son résultat de 42'04. "Cette année, je vais essayer d'arriver dans les trois premiers, ou même en première place", ambitionne le Guinéen de 17 ans.
Zahed était quant à lui 2ème des U20 l'an passé. Après son arrivée à Fribourg, il y a trois ans, le jeune Afghan découvre la course et l'athlétisme, qu'il pratique aujourd'hui en club. Son objectif pour cette édition: passer sous la barre des 35 minutes. Il se réjouit aussi de retrouver l'ambiance populaire de la course: "Il y a beaucoup de gens là pour nous encourager, je trouve ça super bien!"
Entre sept et dix kilomètres tous les mercredis
Les deux ont rejoint le groupe d'entraînement de ParMi, une association de soutien aux jeunes migrants dans le canton. Ses bénévoles organisent principalement des parrainages entre des personnes de la région et les nouveaux arrivants, pour les aider à se familiariser avec la vie en Suisse.
Même si le projet rencontre un certain succès (plus de 300 parrainages depuis 2017), l'association n'arrive pas à trouver des volontaires pour chaque enfant ou jeune non accompagné qui arrive dans les foyers fribourgeois. "On a décidé d'élargir les activités", explique Anouk Lambert, membre du comité. Pour les jeunes qui n'ont pas de parrain ou de marraine, les bénévoles mettent en place des soirées jeux, des sorties au musée ou à la campagne, et surtout, les entraînements de course à pied du mercredi soir. "On va chercher les jeunes dans les foyers et on court entre sept et dix kilomètres par sortie, en adaptant selon le groupe", détaille la responsable.
Tour du lac de Pérolles, pont de Grandfey: les meilleurs coins pour un jogging n'ont plus de secrets pour les jeunes. Ils apprécient aussi beaucoup le soutien des encadrants. "Si on est seulement entre nous, on a pas forcément le courage ou la force de le faire. S’il y a quelqu’un derrière toi, qui te dis "ok, fais le, ça va te faire du bien", tu vas avoir la force de le faire", raconte Barry.
Lui non plus n'avait jamais pratiqué le sport de loisir avant d'arriver au foyer de St-Léonard, où les bénévoles de ParMi lui ont proposé de participer au groupe. "La première fois, je n'ai même pas couru cinq minutes que j'étais déjà très fatigué", se remémore-t-il en souriant. Anouk lui explique alors comment bien respirer tout en courant.
Pour lutter contre l'isolement des mineurs non accompagnés à leur arrivée dans le canton, les entraînements du mercredi sont l'occasion de faire connaissance avec d'autres jeunes. Et pour Zahed et Barry, le parrainage a aussi permis de se lier avec des familles fribourgeoises. Le jeune Afhgan projette déjà de fêter la fin de la course dimanche avec ceux qu'il appelle affectueusement sa "famille de Suisse": "Ils m'ont beaucoup appris sur les règles ici, ce qui est important. Je suis très content avec eux."
Des personnes atteintes de maladies neurologiques se préparent également à la course: