"Il faut une réelle volonté politique pour lutter"
Après deux féminicides, une tentative d'homicide visant une femme inspire tristesse et colère à Martine Lachat Clerc, directrice de Solidarité femmes à Fribourg.

RadioFr: Une femme a été agressée lundi au Schoenberg par son mari, qui lui a asséné plusieurs coups de couteau avant de prendre la fuite. Quelle est votre réaction?
Martine Lachat Clerc: C'est vraiment une réaction de tristesse et un peu de colère, j'ai envie de dire, parce que ça fait beaucoup. Trois femmes en si peu de temps. Nous, on pense toujours aux femmes qui sont concernées, à leurs enfants. Ce n'est pas normal qu'il y ait de telles situations.
Avec les informations que nous avons de la part de la police, avez-vous des mesures ou des demandes que vous aimeriez voir le canton prendre au niveau politique?
On se répète un peu. C'est vrai que ça fait un petit moment qu'on dit qu'il faut une réelle volonté politique pour lutter contre la violence, pour lutter contre les féminicides. On vit dans une société où la violence est de plus en plus partout. Elle est aussi acceptée, tolérée, que ce soit au niveau international, mais aussi ce qui se passe chez nous, dans la rue. Il faut des moyens pour de la prévention, de la sensibilisation, de manière générale, contre la violence et contre la violence conjugale plus précisément. Depuis le féminicide d'Epagny, mais aussi avant, on dit qu'il manque des moyens dans la prise en charge des personnes concernées - donc des auteurs de violences, mais aussi des victimes - pour la coordination entre les différents partenaires, mais aussi pour le suivi des personnes. Si on veut réellement éradiquer ce problème, ou en tout cas largement le diminuer, c'est sûr que des moyens importants doivent être mis à disposition et ça coûte. Il faut une réelle volonté de faire un effort à ce niveau-là. Le but, c'est d'éviter que quelque chose comme ça puisse se passer.
Concrètement, sur quoi faut-il agir en priorité?
Premièrement, il faut de la sensibilisation et de la prévention, pour que les gens puissent être ensemble avec d'autres moyens que la violence. Et puis, quand il y a des situations de violence dans des familles, la prise en charge des personnes concernées - soutenir les victimes, mais aussi les personnes auteures de violences pour qu'elles trouvent d'autres moyens d'évoluer - c'est primordial. Le but, c'est d'éviter à tout prix les féminicides et ce genre de drame.
Vous avez besoin d'aide?
Solidarité Femmes/ Centre LAVI pour femmes: 026 322 22 02
EX-pression Fribourg: 0848 08 08 08
Urgences de police: 117
Ambulance: 144
Réseau fribourgeois de santé mentale RFSM: 026 305 78 00 (Urgences: 026 308 08 08)