La "méthode" Rönnberg
Annoncé en mai 2024, le nouveau coach de Fribourg-Gottéron Roger Rönnberg vit sa première expérience hors de ses terres. A 54 ans, le Suédois se sait très attendu.

On ne sait pas encore si les dirigeants fribourgeois vont demander à leur nouveau pilote de célébrer la messe à la cathédrale St-Nicolas. Mais ce qui est certain, c'est que Roger Rönnberg n'a pas pu arriver sur la pointe des pieds dans son nouvel environnement.
Il faut dire que le Suédois est précédé d'une très solide réputation, comme on peut le voir au travers de cette succincte biographie. A 36 ans, il prend les commandes du club de sa ville, Lulea, associé à Roger Kyro. A côté de ça, il officie comme coach vidéo puis comme assistant avec l'équipe de Suède. En 2010, il reprend la sélection M20. Et c'est fort de cette expérience avec les jeunes qu'il est mis en poste à Frölunda en 2013. A Göteborg, il va s'imposer rapidement en cassant la spirale mise en place qui consistait à faire jouer des joueurs chers d'un certain âge.
Rönnberg fait donc confiance à des jeunes en modelant une équipe à son image. Entre 2016 et 2020, Frölunda remporte deux titres de champion (2016 et 2019) et quatre Champions League (2016, 17, 19 et 20).
La "méthode" Rönnberg
Un mot est généralement associé au nom de Rönnberg, le mot méthode. Pour qu'un coach ait droit à un pareil traitement, il doit généralement avoir passé du temps au même endroit afin d'implanter sa philosophie. C'est le cas du Scandinave à Göteborg, où il a mené Frölunda pendant douze ans.
En Suisse, on a davantage l'habitude d'évoquer le style d'un entraîneur. Les exemples les plus récents et connus restent Arno del Curto avec ses six titres à la tête de Davos (pendant 22 ans) et Chris McSorley pour ses 17 ans à la barre de Genève-Servette. Mais les deux hommes avaient eux aussi une méthode.
Quand on lui demande la recette de cette "potion magique", le Suédois n'a nul besoin de se lancer dans des grandes phrases. Les ingrédients se déclinent au singulier: le travail. Un travail basé sur l'exigence et la rigueur, mais aussi sur une idée moderne du hockey sur glace. Ses équipes portent logiquement en elles un ADN structuré et une propension à bien défendre, mais cela ne se fait pas au détriment du spectacle.
Avec les arrivées d'Andrea Glauser, Patrick Nemeth, Michael Kapla et Ludvig Johnson, Fribourg possède aujourd'hui une défensive de premier plan, si l'on ajoute Yannick Rathgeb, Maximilian Streule et Benoît Jecker.
Du respect, mais pas trop
Rencontré à la mi-août au Sentier à l'issue d'une défaite face à Lausanne en préparation, Roger Rönnberg avait alors dressé les contours de ce qu'il attendait de ses hommes: "On construit notre caractère pour une longue saison. S'ils peuvent jouer à ce niveau après une dure semaine de préparation, c'est impressionnant. Je suis fier de l'effort."
Ces matches de préparation furent l'occasion d'auditionner les jeunes joueurs du club. "Nous avons envie de gagner chaque match, bien entendu, mais nous voulons aussi axer notre politique sur le développement des jeunes, expliquait alors le Suédois. Les jeunes doivent accepter les valeurs de l'équipe et son identité. Ils doivent jouer pour l'équipe. Cela signifie écouter les joueurs avec davantage d'expérience, tout en sachant ne pas se montrer trop respectueux envers eux."
Lundi matin en conférence de presse pour le lancement de la saison, Rönnberg a une fois encore souligné l'état de santé de son groupe: "Les joueurs sont fatigués, mais c'est normal." Le coach a également mis en avant une nouvelle fois le travail à accomplir sans se muer en bulldozer prêt à tout déconstruire, surtout que le club sort d'une demi-finale perdue 4-3 contre Lausanne avec à la barre Lars Leuenberger, aujourd'hui assistant de Rönnberg avec le Suédois Rikard Franzen.
Valeurs identiques
"Les valeurs restent les mêmes, je ne vais pas changer les choses drastiquement, avertit-il. Je ne peux pas avoir trop d'attentes en ce début de saison, je dois mieux connaître mes joueurs et apprendre."
L'ancien homme fort de Frölunda, fin communicateur, a donné quelques pistes sur sa façon de faire et comment gérer les immenses attentes autour du club fribourgeois: "Le hockey est un sport d'équipe, on doit prendre nos responsabilités, se faire confiance, s'écouter. C'est bien de parler de sommet, de rêver d'être au sommet, mais le plus important c'est de commencer à grimper. Nous devons développer ce club dans tous les domaines et devenir de plus en plus professionnels. Nous voulons que Gottéron soit une marque importante en Suisse. C'est pour cette raison que nous voulons battre Ambri demain red: mardi, en amical) et que nous voulons battre Lugano dans une semaine en ouverture de saison."