Après la défaite contre Lausanne Genève-Servette veut réagir

Genève a subi une défaite embarrassante 11-0 en National League mardi soir à Malley contre Lausanne. Un retour à la réalité pas forcément inutile après un début de championnat plutôt réussi.

Yorick Treille: Genève-Servette a pris une terrible claque © KEYSTONE/MANUEL GEISSER

Alors oui, le score fait tache. Prendre 11 buts dans une rencontre n'arrive pas très souvent. La dernière fois que Genève avait connu pareille débandade, c'était un soir d'octobre 2021 aux Vernets face à Ambri. Les Aigles avaient alors perdu 10-4. Pat Emond, coach à ce moment-là, avait encore tenu un mois avant d'être débarqué.

Entraîneur actuel, signé pour la saison en cours, Yorick Treille ne doit pas se sentir menacé après un tel match. Mais le manque de réaction de ses joueurs après quarante minutes interpelle. Alors que l'on imaginait les Aigles gagner en rugosité pour montrer un autre visage au cours des vingt dernières minutes, ceux-ci ont gardé leurs ailes bien fermées.

Des Aigles? Non, des flamants roses

"On fait confiance au staff qui a été mis en place, plaidait le capitaine Noah Rod après la rencontre. Sur ce match, c'est nous, peu importe le système mis en place. On n'a pas respecté le système, pas mis assez de coeur, on prend trois ou quatre goals sur des tirs qu'on peut bloquer et où on fait le flamant rose devant. Tu peux mettre l'entraîneur que tu veux, ça doit venir du coeur et on ne l'a pas eu."

Au sortir d'une performance aussi insuffisante, les mots sont souvent très forts. Les superlatifs fleurissent rapidement. "Je pense que c'est le pire match de notre carrière à toute l'équipe, appuie Noah Rod. C'est inacceptable de se présenter comme ça. On doit se regarder dans le miroir après une telle claque. Si elle ne sert pas, je ne comprends plus rien. On était dégueulasse."

Le numéro 96 des Grenat ne s'est pas caché et n'a cherché aucune excuse: "On s'est dit les choses en face. Quand tu dois monter sur la glace qu'il y a 11-0 et encore dix minutes à jouer, ta fierté en prend un grand coup. C'est vraiment la honte de jouer un match et de perdre 11-0. Ca ne devrait pas arriver et tu t'en souviens. C'est pire que le 10-4 aux Vernets contre Ambri, là tu prends 11-0 dans un derby. Je pense que ce n'est jamais arrivé à quelqu'un de l'équipe."

Treille: "Je n'ai pas les mots"

Après un début de saison très correct avec 7 points en trois matches et une défaite à Berne, Genève a eu droit à un retour à la réalité. L'entraîneur Yorick Treille n'a pas tenté d'adoucir la chose: "C'est le club qu'on a laissé tomber dans un match comme ça. Je pense qu'on s'est vu trop beaux. On a bossé fort et on a eu des résultats corrects sur une semaine. Mais sans manquer de respect aux adversaires, c'était le premier gros test de la saison ce soir et on est passé totalement à côté. Jeudi, ça recommence et on va montrer un autre visage."

Jeudi, déjà, avec un autre derby. A domicile cette fois et face à Fribourg. L'occasion d'oublier la mésaventure de mardi en appuyant sur le bouton reset. C'est aussi ça qui fait que les défaites, même très larges, se changent en péripéties lorsque l'on regarde une saison longue de 52 matches.

"On va reprendre ça à tête reposée, expliquait le coach à chaud au terme de la rencontre. On va se parler honnêtement, comme toujours. J'ai envie de dire que c'était insuffisant, mais c'est bien pire. Je n'ai pas les mots, c'est un naufrage collectif. Et quand c'est collectif, c'est le coach qui est le principal coupable. On va se regarder dans le miroir et aller de l'avant en se préparant pour le gros derby de jeudi soir contre Fribourg. Il n'y a rien de mieux pour se remettre dedans. On doit retrouver notre identité. Des fois, une bonne claque dans la gueule ça fait du bien pour se relever!"

ATS
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