Une friperie pas comme les autres pour aider les adolescents
À Estavayer, une nouvelle friperie a vu le jour. Porté par la commune, ce projet offre un mini-job à des jeunes en période de transition.
Depuis la mi-juin, chaque jeudi en fin d’après-midi, une friperie ouvre ses portes à Estavayer-le-Lac. Mais ici, pas de vendeurs professionnels : ce sont des jeunes sans solution de formation qui tiennent la boutique. Une manière de les sortir de l’isolement, de leur proposer un cadre, et de leur donner un petit coup de boost.
"Travailler ici me permet de ne pas rester chez moi à ne rien faire ", explique Lola, 16 ans. Elle a terminé le cycle d’orientation l’année dernière et fait partie du groupe à l’origine de la friperie. " J’aime bien être à la caisse. Il y a du contact avec les gens, et ça m’aide à sortir de ma timidité."
Une réponse à la pression post-CO
Comme Lola, ils sont cinq à avoir rejoint cette initiative portée par la commune. Vanja, 16 ans, a rejoint le projet juste après la fin de l’école obligatoire. Elle a confié sa difficulté à faire face aux attentes : « Je n’ai pas encore trouvé d’apprentissage. Je trouve que c’est beaucoup trop stressant de se dire qu’on doit finir le CO et avoir tout de suite une solution. »
C’est précisément pour répondre à cette pression que Léna Collomb, conseillère en insertion professionnelle à la commune, a lancé cette initiative. " Plusieurs jeunes se retrouvent sans rien : arrêt soudain d’un apprentissage, phobie scolaire, ou simplement aucune piste. Je voulais créer un pôle avec des mini-jobs accessibles, qui leur permettent de garder une activité ", explique-t-elle.
Un tremplin en douceur
Le fonctionnement est simple : les jeunes viennent selon leurs disponibilités, sans engagement rigide. Et si les compétences acquises sont variées, gestion de la caisse, mise en rayon, tri, étiquetage, c’est surtout la valorisation personnelle qui compte.
" Le contact client, la gestion des prix, l’organisation... ce sont des compétences transversales qu’ils pourront réutiliser dans d’autres contextes ", souligne Delphine Rapin, cheffe du secteur Animation socioculturelle et Intégration.
Selon les ventes réalisées, une petite rémunération est reversée aux jeunes. Une manière ainsi concrète de valoriser leur implication.