Israël accusé par l'Iran d'être derrière une frappe en Syrie

Dix personnes, dont plusieurs membres des Gardiens de la Révolution iranienne, ont été tuées samedi par une frappe à Damas

La ville de Damas a été visée (archives). © KEYSTONE/EPA/YOUSSEF BADAWI

Une frappe a fait au moins dix morts à Damas samedi, selon une ONG syrienne. Une source militaire iranienne ainsi que des médias iraniens accusent Israël d'être derrière cet acte meurtrier. Quatre des victimes étaient des membres des Gardiens de la Révolution iranienne selon ces mêmes sources, deux d'entre elles des hauts responsables de l'organisation.

La frappe a détruit un bâtiment de quatre étages dans le quartier de Mazzé, où se tenait une "réunion de chefs pro-Iran", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie en guerre.

Ces dernières semaines, Israël, ennemi juré de l'Iran, a été accusé d'avoir tué lors d'opérations ciblées un haut responsable iranien en Syrie et le numéro deux du Hamas au Liban, faisant craindre une extension de sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien à Gaza.

Dans un communiqué, les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont accusé Israël d'avoir mené l'attaque à Damas avec des "avions de combat". Quatre de leurs "conseillers militaires" et "des membres des forces syriennes" ont été tués dans la frappe, selon eux.

D'après l'agence iranienne de presse Mehr, il s'agit du "responsable des renseignements des Gardiens en Syrie et de son adjoint, ainsi que de deux autres membres de cette force".

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'elle ne "commentait pas les informations des médias étrangers".

L'immeuble a été détruit par la frappe à Mazzé, un quartier qui abrite des dirigeants des Gardiens de la Révolution, ainsi que des factions palestiniennes pro-iraniennes, selon l'OSDH.

"Le bilan est passé à dix morts après que des corps encore coincés sous les décombres ont été récupérés", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahman, directeur de l'OSDH.

A Damas, l'agence officielle syrienne Sana a seulement confirmé une attaque contre un bâtiment résidentiel à Mazzé, en accusant Israël.

"Bruit de missile"

Le site de l'attaque a été bouclé par les forces de sécurité, et des ambulances, pompiers et équipes du Croissant-Rouge syrien dépêchés sur les lieux, selon un correspondant de l'AFP sur place.

A la mi-journée, des membres de la Défense civile fouillaient les décombres à la recherche d'éventuels survivants.

"J'ai entendu une explosion et j'ai vu un gros nuage de fumée", a témoigné un habitants du quartier. "Le bruit était semblable à celui d'une explosion de missile."

Depuis le début de la guerre en Syrie voisine en 2011, Israël y a mené des centaines de frappes aériennes, visant essentiellement les forces pro-Iran et le Hezbollah libanais, alliés du régime syrien, ainsi que l'armée syrienne.

L'armée israélienne a intensifié ces opérations depuis le début de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien du Hamas, allié du Hezbollah et de l'Iran.

Israël, qui revendique rarement ses opérations en Syrie, affirme qu'il ne permettra pas à l'Iran d'étendre sa présence en Syrie.

Série de frappes meurtrières

Le 25 décembre, les Gardiens de la Révolution ont accusé Israël d'avoir tué l'un de leurs commandants en Syrie, Razi Moussavi, visé par un tir de missile contre sa maison au sud de Damas.

Les Gardiens ont présenté Razi Moussavi comme "le responsable logistique" en Syrie "de l'axe de la résistance", qui regroupe face à Israël et autour de l'Iran, notamment le Hezbollah, le Hamas et les rebelles yéménites Houthis.

Le 2 janvier, le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri et six autres cadres du Hamas ont été tués dans des frappes de drones contre un immeuble, attribuées à Israël, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.

ATS
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