Pression vaudoise sur les logements dans le sud fribourgeois

Des communes glânoises et veveysannes adaptent leurs stratégies face à la pénurie de logements. Exemples à Ursy et Attalens.

Il est de plus en plus difficile de trouver un logement. Selon l'Office fédéral de la statistique, il y a de moins en moins de maisons ou d'appartements disponibles en Suisse en 2025 par rapport à l'année précédente. Une tendance qui se confirme aussi dans notre canton, notamment en Veveyse et en Glâne. 

La commune d'Ursy, par exemple, ne compte que 8 logements vacants sur un parc total de 1700 unités l'an dernier. Malgré quelques projets en cours, comme celui de 11 appartements actuellement à l'enquête, les terrains constructibles se raréfient dangereusement dans la région.

Les chiffres de l'Office fédéral de la statistique révèlent l'ampleur du problème: depuis trois ans, le nombre de logements vacants à Ursy a été divisé par deux chaque année. De 1% en 2023, le taux de vacances s'établit aujourd'hui à 0,23%. "Cette situation dissuade les jeunes du village, souvent impliqué dans la vie locale, de rester", regrette Philippe Dubey, syndic. 

Demande vaudoise

La région de la Glâne subit une pression démographique particulière, alimentée par l'arrivée de nombreux Vaudois fuyant les prix élevés de l'Arc lémanique, mais qui cherchent à en rester proches.

Face à cette demande croissante et au manque de zones à bâtir, les communes adaptent leur stratégie de construction. À Attalens, la tendance est claire: les villas individuelles cèdent la place à de petits immeubles. Cette densification permet d'augmenter l'offre de logements. Les prix ont toutefois pris l'ascenseur.

Le syndic d'Attalens pointe du doigt l'insuffisance de la politique cantonale en matière de logement. "On attend une politique plus incitative pour la construction de logements à loyers abordables. Vaud et Neuchâtel sont des très bons exemples à suivre pour favoriser l'accès au logement dans les communes", compare Laurent Menoud.

Des solutions locales à explorer

Le service du logement nuance: "La majeure partie des cantons en Suisse n'ont pas de loi sur le logement", rappelle son responsable Jonathan Massonnet. Il souligne cependant que les communes disposent de compétences qu'elles peuvent mobiliser. Parmi les pistes évoquées, le droit de superficie offre des perspectives. "En droit de superficie, vous restez propriétaire du terrain en tant que commune, mais vous remettez le terrain sur 50 ans, sur 70 ans, sur 80 ans, et vous touchez en contrepartie une rente."

Selon l'Office fédéral de la statistique, le canton de Fribourg comptait près de 1900 logements vacants début juin sur environ 168'000.

La Télé - Cloé Pichonnat / François-Pierre Noël
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