La dernière édition papier de 20 minutes
Après dix-huit ans de service, les célèbres caissettes de "20 minutes" ont été remplies une ultime fois ce mardi.

Le quotidien gratuit 20 minutes a paru mardi pour la dernière fois en version papier. Un cahier spécial publié au centre du journal a marqué le coup. Dès mercredi, le média sera disponible uniquement en version numérique.
Annoncée cet été, cette transition vers le tout numérique se déroule simultanément dans l'ensemble du pays: 20 minuten en Suisse alémanique et 20 minuti au Tessin ont, eux aussi, publié leur ultime édition papier mardi, a indiqué à Keystone-ATS Philippe Favre, directeur Romandie du titre.
Cette suppression de l’édition imprimée s'inscrit dans un contexte de baisse continue des revenus publicitaires de la presse papier et à l’évolution des usages vers le digital.
Vingt pages d'hommages
Mardi matin, les quelque 800 caissettes de Suisse romande ont été emplies une ultime fois. Publié pour l'occasion, un cahier spécial de 20 pages rend hommage au journal imprimé, retraçant son lancement, ses grandes étapes, les moments marquants de son histoire avec une sélection des grands titres en Une. Il propose aussi plusieurs interviews, de l'éditeur Pietro Supino, du conseiller fédéral Albert Rösti ou encore du directeur des CFF Vincent Ducrot.
La rédaction a également recueilli de nombreux témoignages de sportifs, de personnalités et d'anciens collaborateurs qui s'expriment sur l'édition imprimée et sur leurs souhaits pour l'ère numérique à venir. Retour aussi sur les grands scoops de 20 minutes. On apprend aussi que certaines des fameuses caissettes iront au Musée national et au Musée de la communication à Berne. Les autres seront recyclées, selon un communiqué de 20 minutes.
Presque 20 bougies
Le journal 20 minutes avait été lancé le 8 mars 2006, déclenchant une féroce guerre des gratuits avec son concurrent "Le Matin bleu", arrivés dans les caissettes quelques mois plus tôt. Les deux titres avaient alors inondé le marché, tirant chacun jusqu'à 250'000 exemplaires.
Le rachat d'Edipresse par Tamedia en 2009 a conduit à la fusion des deux titres qui garde le nom de 20 minutes. Avec ses articles très courts et la participation de lecteurs-reporters, le média séduit particulièrement les pendulaires.
Au fil des ans toutefois, le nombre de caissettes a diminué, tout comme le tirage, aujourd'hui estimé à 137’000 exemplaires. La pandémie et l'essor du télétravail ont également contribué à la perte de lecteurs. Leur nombre, qui avait culminé à près de 500'000, est aujourd'hui redescendu aux alentours de 400'000, explique Philippe Favre.
Plusieurs restructurations
Parallèlement, plusieurs restructurations se sont succédé, dont la réunion avec la rédaction du Matin en 2017. Lors de la dernière réorganisation annoncée à l'été 2025, les rédactions romandes et alémaniques ont été fusionnées en une rédaction nationale, entraînant la suppression de quelque 80 postes.
En Suisse romande, la moitié de la rédaction a disparu, relève M. Favre. Une trentaine de personnes, correspondant à 23 équivalents plein temps, ont été touchées, seuls 23 postes étant maintenus. L'ancien rédacteur en chef du titre rappelle toutefois que le quotidien préparait depuis longtemps sa mue vers le tout numérique.


