Les conseils d'une psychologue scolaire pour la rentrée
Notes, devoirs, harcèlement ou écran: voici quelques conseils d'une psychologue scolaire pour cette rentrée.

RadioFr: La rentrée est-elle un facteur de stress pour les enfants?
Aline Sperisen: Oui, la rentrée n’est pas anodine. Il y a un changement de rythme, de nouvelles situations, des incertitudes. Cela peut créer du stress chez les enfants, mais aussi chez les parents et les enseignants.
Comment accompagner au mieux son enfant?
Anticiper la rentrée. Les lettres envoyées durant l’été aident: l’enfant connaît le nom des enseignants et quels enseignants il aura tel jour. Ça diminue le stress. Et si l'enfant est anxieux, c'est important qu’il puisse l’exprimer à un parent ou à un autre adulte.
Quels sont les signes qui doivent alerter les parents?
Un repli sur soi, des changements de comportement comme de la tristesse, de l'irritabilité et de la colère, des troubles du sommeil ou de l’alimentation. Il ne faut pas dramatiser, mais rester attentif à ces signaux.
Comment gérer le rythme après les vacances?
Le passage des vacances à l’école est difficile: il faut retrouver des horaires fixes pour le sommeil et les repas. Idéalement, préparer cette reprise quelques semaines avant en réinstaurant progressivement un rythme régulier, des journées plus structurées et des temps de repos.
Faut-il insister sur les notes et la performance scolaire?
Non, ce n’est pas la performance qui compte, mais la motivation et la progression. L’enfant doit comprendre qu’il peut se tromper, que l’école est un terrain d’apprentissage. Le rôle du parent est de valoriser les progrès, pas seulement les résultats.
Et pour les relations entre enfants, parfois difficiles?
Il faut aider l’enfant à développer ses compétences sociales: trouver sa place dans un groupe, connaître ses limites, savoir dire non. Les amitiés évoluent, mais le respect doit rester la règle. Si les moqueries ou bagarres sont ponctuelles, il faut écouter et soutenir. Si cela devient récurrent, il faut en parler aux enseignants, travailleurs sociaux ou psychologues scolaires, car cela peut être du harcèlement.
Si mon enfant dit qu’on s’est moqué de lui ou qu’il s’est bagarré, faut-il intervenir?
Ça dépend: si c’est une fois de temps en temps, c’est souvent la vie de l’école. Il faut écouter l’enfant, qu’il mette des mots et qu’il se sente soutenu. Si ça devient récurrent, ou s’il y a un changement de comportement, il faut aller vers le corps enseignant, les travailleurs sociaux, les psychologues scolaires pour voir s’il n’y a pas un harcèlement. Il ne faut pas banaliser des signes, comme le refus d’aller à l’école, des maux de ventre ou un repli social.
Et la question des écrans et des réseaux sociaux? Est-ce qu'il faut en parler régulièrement avec ses enfants?
Il faut vraiment dialoguer, communiquer énormément avec son enfant sur les réseaux, ce qu’il peut voir et les messages qu’il peut recevoir. Je pense que c'est très important de communiquer là-dessus. Et au niveau du temps d'écran, c'est une bonne chose s'il peut être limité le matin avant l'école et le soir avant d'aller dormir.
Conseils pratiques pour les parents
Encourager l’enfant à exprimer ses émotions et inquiétudes
Observer les changements de comportement et rester attentif
Valoriser les efforts et les progrès plutôt que les notes
Responsabiliser l’enfant pour les devoirs tout en restant disponible
Dialoguer régulièrement sur ses relations avec les autres, lui expliquer qu'elles évoluent et lui rappeler qu'on n'a pas besoin d'être ami avec tout le monde
Parler avec lui de sa "vie en ligne" et le sensibiliser aux images, vidéos ou messages qu'il pourrait voir.