Continuer à se former en vaut la peine

Continuer à se former en vaut la peine financièrement. Selon une étude de la Confédération, les personnes concernées gagnent, dix ans après le diplôme, 400 à 1300 francs par mois, que celles qui n'ont pas fait de formation supplémentaire.

Deux tiers des diplômés des hautes écoles changent d'emploi dans les cinq ans après les études (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

L'étude s'est penchée sur les revenus des 150'000 personnes qui avaient obtenu en 2012 un titre du degré secondaire II (CFC, gymnase, école de culture générale et école de commerce) ou du degré tertiaire (université, haute école, brevet fédéral). Les personnes qui ont continué à se former dans les dix ans qui ont suivi ont un meilleur salaire, a indiqué mardi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué.

Les titulaires d'un CFC qui continuent à se former gagnent environ 1000 francs par mois de plus, les diplômés de la formation professionnelle supérieure entre 1100 et 1200 francs de plus, et les titulaires d'un bachelor entre 600 et 800 francs de plus. L'avantage financier se situe autour de 400 à 1000 francs pour les titulaires d'un master d'une université ou d'une haute école pédagogique (HEP).

La différence dépend fortement du domaine de formation, du parcours de vie et de l'âge. Les revenus sont les plus élevés pour les personnes avec un titre du degré tertiaire dans le domaine de la gestion et administration (11'700 francs pour un master dans ce domaine), comptabilité, marketing et secrétariat (12'700 francs pour un diplôme fédéral) ainsi qu'électricité et mécanique (12'400 francs pour un doctorat).

Pour les titulaires d'un CFC, ce sont ceux des domaines techniques qui ont les plus hauts revenus (par exemple, 7900 francs pour un CFC dans le domaine des technologies de l’information et de la communication).

Inégalités entre hommes et femmes

L'enquête relève encore que les femmes, quel que soit leur taux d'activité, reçoivent un salaire inférieur de 20% à celui des hommes dix ans après l'obtention du diplôme. Ces différences sont de 16% pour les titulaires d'un CFC, de 19% pour ceux avec un titre d'une haute école et de 33% pour les personnes avec un titre de la formation professionnelle supérieure.

Ces différences s'expliquent en partie par le taux d'occupation inférieur des femmes. Pour un plein-temps, elles vont de 6% pour les personnes avec un titre d'une haute école à 12% pour celles avec un titre de la formation professionnelle supérieure.

Changement d'emploi

Par ailleurs, deux tiers des diplômés des hautes écoles changent d'emploi, au sein de la même entreprise ou d'un employeur à un autre, dans les cinq ans après les études, d'après une autre étude de l'OFS, réalisée en 2023 et aussi publiée mardi. Les titulaires d'un master ou d'un doctorat d'une université sont les plus mobiles (72%), suivis de près par les diplômés d'un bachelor d'une haute école spécialisée (68%).

A l'inverse, les diplômés en enseignement HEP présentent la plus grande stabilité (44% de changement d'emploi). Les principales raisons invoquées sont la recherche de nouveaux défis professionnels (45%) et l'insatisfaction vis-à-vis de l'emploi précédent (32%), notamment en lien avec l'ambiance de travail ou le contenu des tâches.

Près d’un quart des personnes interrogées ont vu leur position hiérarchique progresser entre un an et cinq ans après la fin des études. Cette progression a généralement mené à une amélioration du revenu (+13% à +18%) et à un meilleur niveau de satisfaction dans le nouveau poste (jusqu’à +47%).

ATS
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