C'est non au congé parental bernois

Les citoyens bernois n'ont pas voulu d'un congé parental cantonal payé de 24 semaines qui aurait été ajouté aux congés maternité et paternité. Ils ont rejeté par 66,5% une initiative qui aurait entraîné des coûts évalués à 200 millions de francs par an.

L'initiative réclamait l'instauration d'un congé parental cantonal payé de 24 semaines qui aurait été ajouté aux congés maternité et paternité (image d'illustration). © KEYSTONE/GAETAN BALLY

Contrairement à Genève, le canton de Berne ne fera donc pas office de pionnier en matière de politique familiale en Suisse. Le corps électoral a rejeté dimanche par 211'719 voix contre 106'703 l'initiative "Pour un congé parental cantonal" défendue par la gauche, mais contestée par les partis bourgeois, le Conseil-exécutif et le Grand Conseil. La participation a atteint 43,3%.

Le texte prévoyait que chacun des parents dispose de six semaines de congé parental. Ils auraient ensuite pu se répartir librement les douze semaines restantes. Durant ce congé qui aurait pu être pris de la naissance de l'enfant jusqu'à l'entrée à l'école enfantine, les parents auraient perçu une compensation salariale.

Soutien à la vie familiale

Avec ce projet, les initiants voulaient mieux concilier vie familiale et vie professionnelle tout en favorisant l'égalité entre les hommes et les femmes. Pour eux, un congé parental aurait profité aux familles en permettant un meilleur lien entre les deux parents et l'enfant. Il aurait aussi eu des effets positifs sur la santé de la famille.

Mais ce sont les arguments des opposants qui ont convaincu la majorité du corps électoral. Pour eux, il est plus approprié et plus judicieux de mettre en place une solution au niveau national. Cela apporterait une meilleure réponse aux revendications que des réglementations variant d'un canton à l'autre.

Coûts estimés à 200 millions

Autre argument avancé par les opposants qui a pu décourager les citoyens, le coût annuel brut d'un congé parental de 24 semaines. Le gouvernement l'a évalué à 200 millions de francs, principalement à la charge du canton.

A Genève, une initiative des Vert'libéraux visant à garantir dans la Constitution un congé parental de 24 semaines a été elle acceptée dimanche. Cette assurance s'appliquera à tous les modèles familiaux, dont les couples de même sexe et les parents adoptifs. L'introduction d'un congé parental est en discussion dans plusieurs autres cantons, dont Neuchâtel, Valais et Vaud.

Adaptation des freins à l'endettement

Les citoyens ont en revanche accepté le second objet cantonal qui portait sur l'ajustement des freins à l'endettement. Cette modification de la Constitution cantonale, adoptée par 68,7% des votants, vise à assouplir le frein à l'endettement appliqué au compte des investissements en ajoutant une optique pluriannuelle.

Le but de cette modification est d'obtenir davantage de marge de manoeuvre pour les investissements. Si le canton a réalisé des excédents les années précédentes, il aura désormais le droit de les prendre en compte pour les futurs investissements. Il s'agit pour les autorités de répondre aux investissements majeurs prévus ces prochaines années.

Ce projet ne faisait pas l'unanimité. Les opposants considéraient que cette adaptation était inutile et nuisible, car elle empêchera de réduire la dette lors des hausses des taux d'intérêt. Pour eux, le frein à l'endettement existant fonctionnait bien même lors de périodes difficiles.

ATS
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