Frappes russes "massives" contre l'Ukraine

Une nouvelle série de frappes russes "massives" a visé mardi les infrastructures énergétiques de l'Ukraine et sa capitale Kiev, selon les autorités. La Russie a pour sa part fait état d'une attaque ukrainienne d'envergure sur plusieurs régions du sud du pays.

Les bombardements aériens russes contre l'Ukraine sont quotidiens (archives). © KEYSTONE/AP/EVGENIY MALOLETKA

Les nouvelles attaques aux missiles et aux drones contre l'Ukraine interviennent alors que la Russie, qui a menacé d'intensifier les bombardements si Kiev n'acceptait pas le plan en 28 points du président américain Donald Trump pour mettre fin au conflit, a rejeté lundi une contre-proposition européenne à ce plan considéré comme largement favorable à ses intérêts.

"Une attaque massive combinée de l'ennemi contre les infrastructures énergétiques est en cours", a indiqué mardi à l'aube sur le réseau social Telegram le ministère ukrainien de l'énergie.

A l'approche de l'hiver, la Russie cible systématiquement les centrales et stations électriques de l'Ukraine depuis le lancement de son invasion en 2022, provoquant d'incessantes coupures de courant. Cette année, les frappes se sont intensifiées et visent aussi les sites gaziers.

Alerte sur toute l'Ukraine

Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations en Russie. Mardi à l'aube, les autorités de la région russe de Krasnodar, au bord de la mer Noire, ont fait état d'une attaque aérienne ukrainienne d'ampleur contre plusieurs villes.

"Cette nuit, le territoire de Krasnodar a subi une des attaques du régime de Kiev les plus soutenues et les plus massives. Six résidents de la région ont été blessés et au moins 20 logements dans cinq municipalités ont été endommagés", a écrit le gouverneur régional Veniamine Kondratiev sur Telegram.

La région russe de Rostov a également été visée. Une attaque ukrainienne y a fait un mort et trois blessés.

A Kiev, plusieurs séries d'explosions ont retenti tôt mardi matin, selon des journalistes de l'AFP, après une alerte aérienne déclenchée dans tout le pays. "En conséquence d'une attaque ennemie, quatre personnes ont été blessées, neuf personnes ont été secourues", ont annoncé sur Telegram les services d'urgence de la capitale, faisant état de "dégâts dans des immeubles résidentiels et des infrastructures civiles".

"Il y a une menace de missiles sur toute l'Ukraine", a prévenu, également sur Telegram, le chef de l'administration civile et militaire de Kiev Tymour Tkatchenko.

Explosions à Kiev

"Des drones Shahed et des missiles de croisière ennemis sont dans les airs. Il y a également une menace de lancements de missiles balistiques et de Kinjal", a ajouté ce responsable. La défense aérienne est déclenchée et "abat des cibles ennemies", a-t-il précisé en demandant à la population de rester dans les abris.

Des journalistes de l'AFP ont entendu plusieurs séries d'explosions et des drones, tandis que plusieurs missiles ont été abattus au-dessus de la capitale.

Le maire de Kiev Vitali Klitschko a indiqué que la distribution de l'eau et d'énergie était perturbée dans la capitale.

Cette nouvelle nuit d'affrontements survient après que la Russie a rejeté lundi des propositions européennes pour amender le plan Trump sur l'Ukraine. "Nous avons appris l'existence d'un plan européen qui, à première vue, n'est pas du tout constructif et ne nous convient pas", a déclaré le conseiller diplomatique du président russe Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, selon l'agence officielle Tass.

Des discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens avaient été convoquées dimanche dans l'urgence à Genève sur la base du plan présenté par le président américain, bien accueilli par Moscou, qui comprend notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparente à une capitulation de Kiev.

Au cours de ces pourparlers, les Etats-Unis ont fait pression sur l'Ukraine pour qu'elle accepte leurs propositions, a déclaré à l'AFP un haut responsable informé des discussions. La porte-parole de la Maison-Blanche a toutefois qualifié de "complètement fallacieuse" l'idée selon laquelle Donald Trump et son gouvernement favoriseraient la Russie.

ATS
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