Le relais gagnant des cultures

En cultures relais, une plante passe le témoin à l’autre : le sol reste actif, la diversité est vivante… et le champ gagnant.

À Ulmiz, Yanick Aeberhard s’est lancé dans la culture relais © Volontiers

Un relais, comme dans une course

Imaginez un champ qui, au lieu de rester « vide » après la récolte, abrite une deuxième culture qui continue à pousser : elle protège le sol, limite les mauvaises herbes et assure une transition douce entre les récoltes. C’est exactement ce que permettent les cultures relais.

Comment ça marche?

Le principe est simple : comme dans une course de relais où un coureur passe le témoin à son coéquipier pour que la course continue sans interruption, une culture transmet le flambeau à une autre, après avoir fait un bout de chemin ensemble.

Concrètement, une première culture est semée, puis une seconde un peu plus tard sur le même champ, chacune ayant son espace. Quand la première est récoltée, la seconde poursuit sa croissance jusqu’à sa propre récolte. Typiquement, le blé et le soja ou le maïs et la betterave sucrière peuvent être cultivés en cultures relais.

Pas toujours simple à mettre en place

Les cultures relais offrent de nombreux avantages, mais leur mise en place n’est pas toujours facile. Entre un calendrier agricole serré, une météo capricieuse et des cultures qui parfois se gênent plutôt que ne s’entraident, le passage de témoin peut rater. Il faut aussi du matériel adapté et accepter que la victoire au champ ne soit pas garantie à chaque fois.

Des bénéfices multiples

Quand ça marche, le succès est au rendez-vous. Productives, ces cultures apportent aussi de précieux avantages :

  • elles améliorent la fertilité du sol, si par exemple des légumineuses qui captent l’azote de l’air et le restituent au sol sont introduites ;
  • elles limitent l’érosion et protègent la structure du sol grâce à leurs racines, présentent plus longtemps, qui retiennent la terre et favorisent l’infiltration de l’eau ;
  • elles réduisent les mauvaises herbes en occupant l’espace et diminuent la pression des maladies ;
  • elles favorisent la biodiversité, aussi bien celle des micro-organismes du sol que celle de la faune auxiliaire.

Pratique innovante qui gagne du terrain

En Suisse, cette pratique attire de plus en plus de pionniers. « La culture du maïs et des betteraves sucrières en cultures relais n'est pas chose facile. Il faut bien réfléchir à l'emplacement et à l'espacement des semis. L'avantage, c'est que les betteraves sont ombragées, qu'elles bénéficient d'une protection naturelle et que l'on obtient un rendement supérieur avec les mêmes ressources sur une même parcelle. », explique Yanick Aeberhard, agriculteur à Ulmiz.

Le canton de Fribourg s’engage

Dans le cadre de son Plan Climat cantonal, Fribourg soutient activement les cultures relais au travers du projet national « Cultures relais (2024–2031) ». SWISS NO-TILL, Bio Bern et les services d’agriculture des cantons d’Argovie, Berne, Fribourg et Soleure portent le projet. Les agricultrices et agriculteurs impliqués bénéficient d’un appui technique, financier et scientifique pour tester ces pratiques innovantes directement sur le terrain.

Retrouvez plus d’info ici: Mon Plan Climat


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