"Il manque des bras pour gérer ces dossiers"

Les constructions illégales sont en hausse dans le canton de Fribourg. Les autorités déplorent un manque de moyens.

Une centaine de dossiers de constructions illicites sont actuellement entre les mains du Canton. © KEYSTONE

De nombreux propriétaires ont profité de la pandémie pour faire des travaux. En parallèle, la loi est aussi devenue plus stricte et la population ne cesse d'augmenter. Résultat, on observe des extensions d'habitation sans permis, mais aussi des constructions en zone à bâtir avec permis, avec des éléments qui n'ont toutefois pas été respectés.

En cause principalement, le manque de personnel pour suivre les dossiers. "En principe, un responsable de la commune devrait passer toutes les deux semaines sur le chantier pour surveiller les travaux, mais ça ne se fait jamais", admet Pascal Joye, responsable de l'aménagement du territoire à Belmont-Broye depuis vingt ans.

Les autorités comme les particuliers se retrouvent devant le fait accompli au moment de produire le permis d'établissement. "La marge de manoeuvre de la commune est extrêmement faible. Il faudrait une dénonciation, mais ça prend du temps."

Entre les mains de la préfecture

Quand les discussions n’aboutissent pas, le dossier passe parfois à la préfecture, en ce qui concerne les cas de constructions illégales malgré un permis de construire. "On doit à chaque fois improviser, souvent dans l’urgence, ce qui est très impactant sur notre travail", regrette Joël Bourqui, lieutenant de préfet de la Broye. "On manque de bras pour gérer les dossiers."

Quel est la solution? "Si les citoyens respectaient toutes les décisions, il y aurait déjà moins de travail. Au niveau de l’exécution, on pourrait centraliser les choses, avec un service spécialisé par exemple." Plus de personnel, c’est aussi le souhait du conseiller communal Pascal Joye qui en appelle aux députés du Grand Conseil fribourgeois.

Aujourd'hui par ailleurs, 120 dossiers de constructions illicites hors zone à bâtir sont entre les mains du Canton, qui gère ce type de cas. Difficile d'en connaître le nombre total, les dossiers étant ouverts sur dénonciation.

RadioFr. - Frédérique Antonin
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